Jhen Aramis.

Moire Messages : 25 Date d'inscription : 07/06/2009

Carte d'indentité :

Jhen Aramis. Identi10

Prénoms : Jhen, Wolfgang
Nom : Aramis
Sexe : M
Lieu et date de naissance : Paris, le 12 juin 2023
Nationalité : Allemand
Etat civil : célibataire
Profession : Architecte et Artiste peintre

Catégorie : pro-moire

~Je l’ai peint, dois-je vous la décrire? Soit, si vous y tenez. Mon âme est claire et sans tache. Je suis insensible à la peur, indifférent à la douleur et je ne crains rien ni personne, surtout pas le jugement d‘autrui. Je suis sincère et loyal et je ne connais pas le mensonge, je tiens d’ailleurs plus à ma parole qu’à ma propre vie. Si mes amitiés sont rares, elles sont profondes. Je suis perfectionniste et même maniaque et je suis aussi intransigeant avec autrui qu’avec moi-même. Que dire d’autre? Je considère les Moires comme supérieurs aux humains, bien entendu. Je fume mais je bois rarement... Et je n’aime guère m’épancher sur moi-même oralement. Cela suffira.~

~Sur cette œuvre, je n’ai peint que mes yeux car c’est la partie de mon visage que je préfère. J’aime cette petite tache plus claire dans mon œil gauche, au dessus de ces poussières mauves qui voguent dans un ciel d’encre, j’imagine un iceberg dérivant au grès des flots… Soit. Je mesure 1m 80, je pèse un peu plus de 70 kg, pour le reste, jugez par vous-même.~

Moire Messages : 25 Date d'inscription : 07/06/2009

Du sang nouveau touche la terre
Et rapidement il se soumet
Rongé par une honte perpétuelle
Le jeune garçon apprend leurs lois

~Je n’ai gardé aucun souvenir de ma vie avant mes dix ans, c’est un trou noir. Mais j’imagine que c’était une enfance tout à fait banale, en dehors de légers problèmes de santé peut être… Ma mère était une actrice française et nous avons vécu à Paris jusqu’à ce que mes parents se séparent. Par la suite, mon père m’a emmené avec lui en Allemagne, d’où il était originaire et nous nous sommes installé à Francfort. Il a eu du mal à retrouver un boulot mais je crois qu’il était totalement dégouté de la France. Pour moi, mon ancienne vie ne me manquait pas, je ne crois pas m’être jamais plains. Pourtant, je ne sais pourquoi, mon père semblait persuadé que j’étais traumatisé par son divorce. Je pense que c’est surtout lui qui l’était. Nous vivions au dernier étage d’un immeuble de Francfort et de la mansarde qui me servait de chambre, je contemplais la vue sur la ville, mais aussi les nuages et les dégradés de couleurs du ciel… C’est là que j’ai découvert ma passion pour l’art. J’ai conservé une farde où je garde encore quelques dessins…~

~Et qu’ais-je dessiné? La mort, toujours. Parfois j’emmenais des cadavres d’animaux à la maison, afin de les peindre à mon aise. Je me souviens du regard que mon père portait sur moi, il m’observait comme un être anormal, différent des autres. Et il m’empêchait de poursuivre, me forçant à rencontrer des psychologues, encore et encore, pour soigner ce mal qui soi-disant me rongeait. Mais je ne souffrais pas, je n’étais en rien malheureux et je ne comprenais pas pourquoi on me jugeait si sévèrement. Un jour, une seule fois, mon père m’a reparlé de ma mère. Il avait bu, je crois, et il ne se rendait pas compte de ce qu’il disait. Ma mère ne nous avait plus jamais donné de nouvelles, se consacrant sans doute entièrement à sa chère carrière, sans qu’elle émerge pour autant… pourtant mon père collectionnait le moindre des films de série B où elle apparaissait… Et il m’a dit…~

« Jhen… oui,c’est à cause de toi si elle nous a laissé... Ton asthme, ta fragilité, elle ne savait pas gérer un enfant comme toi... Les artistes sont si égoïstes parfois, tu sais, ce n‘est pas juste… Tu souffres n'est ce pas, c'est pour cela que tu es si renfermé, si...froid... Et moi j’ai tout fait pour toi, tu es mon fils, pourtant parfois je… tu… Bordel… Mais même moi j’ai du mal…Bon Dieu, Jhen… Tu pourrais pas être comme les autres gosses? Rire, chahuter, jouer avec tes copains, être normal, merde! Et arrêter de dessiner tes trucs tout le temps! »

~Moi cela ne me dérangeait pas mais j'ai compris que je le dérangeais. Le psychologue m’a dit que mon père était en dépression et qu’il avait fallu l’hospitaliser. A cause de quoi, je me suis retrouvé dans une institution en attendant qu’il aille mieux. Je n’étais pas spécialement malheureux de le quitter, mais la vie en communauté me déplaisait fortement. Je restais à l’écart, enfermé dans ma chambre autant que je le pouvais, loin des autres gamins dont la compagnie m'horripilait. Pourtant, les éducateurs me forçaient à m’ouvrir aux autres, « pour mon bien » comme ils le disaient. Mais je ne voyais aucun bien là dedans, je me sentais mal à l’aise, soumis aux jugements si cruels des enfants et j’étouffais... Parce que je n’étais pas comme eux. Mon père et ma mère avaient-ils eu raison de m'abandonner ? Etais-je mauvais ?~

Avec le temps le gamin rentre dans le moule
Ce souffre douleur qui a mal agi
Dépossédé de toutes ses pensées
Le jeune homme continue son combat et il a compris
Il s'est promis
Que jamais à partir de ce jour
Ils ne lui prendront sa volonté.

~Et un beau jour, la guerre éclata. Je n’avais que douze ans et je ne connaissais en rien les causes de ce déferlement de violence. Pourtant, j’étais heureux car le miracle se produisit. Une bombe tomba sur l’institution et fit voler en éclat ce qui n’était pour moi qu’une prison. Bon nombre de mes camarades moururent autour de moi et dans la panique, j’en profitais pour m’enfuir, me retrouvant seul dans les rues de Francfort. Et j’ai vu le ciel s’embraser, j’ai recueilli chacune de ses couleurs dans la palette de mon imagination et je les ai gardé en moi. Durant toutes ces années de guerre, j’ai vécu dans la rue, profitant des bombardements pour voler dans les magasins abandonnés de quoi vivre, revendant par la suite le fruit de mon butin. Je n’étais pas le seul orphelin dans ce monde apocalyptique et je saisis bien vite les avantages de la vie en communauté. C’est ainsi que j’ai appris à « m’adapter aux autres ». Mon père avait raison, il fallait que je sois normal, du moins en donner l’apparence. Etre asocial, cela n’aide pas lorsqu’on est faible et qu’on n’a pas un sous en poche. Alors j’ai appris à être sympa et je me débrouillais bien.~

Ce que j'ai éprouvé
Ce que j'ai appris
N'a jamais transparu dans mon attitude
Jamais été
Jamais vu
Je ne verrai pas ce qui aurait pu se passer.

~Le monde changeait et je changeais. Une fièvre a envahit mon corps pendant des jours, et j’ai eu la chance de pouvoir compter sur le petit clan que nous formions, nous les mômes de la rue. Voler des médicaments, apporter aux plus faibles de l’eau et de la nourriture, les protéger contre les pervers, les brutes ou les chiens errants… Chacun son tour, on se soutient, voilà la loi pour la survie. J’ai eu mal, très mal et j’ai peins ma mort sous mes paupières closes. Mais j’ai survécu. C’est à partir de ce moment là que j’ai commencé à les entendre. Je n’y comprenais rien. Et ils avaient tous peur de moi.~

« Jhen, tu n’es pas normal! »

~Encore ces mots… encore un rejet et je me suis retrouvé seul. A croire que je n’étais pas fait pour la vie en communauté. J’avais seize ans lorsque la guerre prit fin, nous n’avions plus de soleil et désormais s’ouvrait la nuit éternelle. La terre se mourrait et je l’ai peinte sur un mur en un tableau abstrait. J’ai choisi cette maison au hasard, je ne sais pas pourquoi, et c‘était la sienne. C’est à ce moment que j’ai rencontré Isabel. Elle avait deux ans de plus que moi et elle avait été amputée d’une jambe et d’un bras suite à un bombardement. J’aimais sa différence et sa manière de l’accepter. Et elle m’aida à aimer la mienne. Son visage avait la forme d’un cœur et lorsqu’elle riait, ses yeux aux longs cils battaient comme les ailes d’un papillon noir. J’aimais ses lèvres chaudes lorsqu’elles se posaient sur les miennes, je n’avais jamais eu envie d’embrasser quelqu’un avant. Je ne le faisais que pour paraitre normal mais avec elle… je le voulais vraiment. Et j’aimais aussi sa voix chaleureuse qui donnait l’impression de chanter à chaque fois qu’elle prononçait mon nom. J’aimais chacun des détails qui la composait. Et j’ai peint ses membres invisibles.~

~Les parents d’Isabel possédaient beaucoup d’argent mais toute la richesse du monde n’aurait pas pu lui rendre ce qu’elle avait perdu. Alors si j’étais ce qu’elle voulait, ils l’acceptaient. Je vécus donc chez eux et ils me permirent d’entreprendre des études. J’avais accusé pas mal de retard avec ces quatre années passées à la rue mais j’étais assez intelligent pour me rattraper et réussir à avoir mon bac. La vie commençait à se réorganiser, les informations nous tenaient au courant des progrès de la science pour parvenir à capter le soleil derrière ce nuage de poussière et tenter de sauver l’humanité… ~

~Mais un jour, j’ai entendu ses pensées, elles roulaient au fond d’elle et je les ai attrapées alors qu’elle dormait. J’étais allongé à ses cotés, je la regardait dormir, et je l’ai entendue appeler la mort. C’était vraiment ce qu’elle voulait, même si elle offrait un visage radieux et optimiste jour après jour... Car elle ne voulait pas d’un monde sans jambe, sans bras et sans soleil. Alors je la lui ai offerte, parce que je l’aimais. Juste pour cela. J’ai posé son oreiller sur son visage, j'ai empêché l'air de lui parvenir, j'ai attendu... et elle ne s’est jamais éveillée. Mais moi aussi j’étouffais, des larmes brûlaient mes yeux et j’ai ressenti sa douleur à sa place, cette souffrance, j’ai tout pris pour moi... Ses parents ont cru à une mort naturelle, ils n’ont pas demandé d’autopsie et ils m’ont gardé auprès d’eux, comme un dernier cadeau pour leur fille unique. Profitant de leur argent, j’ai entreprit des études en architecture et dans les beaux arts, on avait besoin d’architectes mais aussi d’artistes pour rendre l’espoir aux hommes...~

« Mais tu n’es pas un homme, Jhen. Tu le sais n’est-ce pas? »

Car c’est ainsi que j’appelais désormais le père d’Isabel.

« Non. Nous sommes le signe de l’évolution. »

~Et il avait raison.
J’avais mes habitudes, ma vie était réglée comme une horloge. Je poursuivais mes études, luttant contre les inégalités dont souffraient les Moires, mais mon père adoptif savait qu'un jour les choses changeraient. Après les cours, à la même heure, je me rendais dans mes lieux privilégiés. Le soir, c'était mon bar préféré, à ma place préférée, près de la fenêtre, avec mon bloc à dessin et mes rêves. C’est là qu’il est entré et j’ai senti que lui aussi était comme moi. Un être évolué. Il est venu vers moi et j’ai décidé qu’il serait mon ami. Mon premier véritable ami. Battista Argento. Moi, mon ami, je ne le trahirai jamais. Je lui offrirai les pensées que je n’ai jamais offertes à personne et dont il sera le garant. Avec lui, je pourrai enfin être moi-même, je ne serai pas obligé de jouer un rôle pour paraître normal. Il veillera sur moi comme je veillerai sur lui et jamais rien ne nous séparera. Sauf le mensonge. Je ne peux admettre qu’on se moque de moi. Et si c’est le cas, alors je balaie tout et j’oublie. C’est le trou noir. Aujourd'hui, les moires ont pris le pouvoir et je suis devenu un peintre célèbre, et plus rien d'autre ne compte pour moi.~

Ce que j'ai éprouvé
Ce que j'ai appris
N'a jamais transparu dans mon attitude
Jamais libre
Jamais moi même
Aussi je te surnomme, l'impardonné

~Tu es l’impardonné, Battista.~

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Admin Messages : 73 Date d'inscription : 01/06/2009

La montée des eaux a-t-elle pu être omise?

Après calcul : en 2032 Jhen avait 9 ans, avant "le trou noir", donc. C'est d'accord.

Tout y est, et plus bien plus encore.
Les portes d'Asphalt Jungle vous sont grandement ouvertes, Jhen Aramis.
Bienvenue.

Moire Messages : 214 Date d'inscription : 01/06/2009 Age : 37

Tiens on aurait bien besoin de bons architectes pour reconstruire par-ci par-là. Qui sait, peut-être fera-t-on appel à vos services?

Belle présentation!
Un personnage intrigant, frissonnant, gênant... J'ai bien hâte de le voir à l'oeuvre!

Sois le bienvenu!

Moire Messages : 48 Date d'inscription : 06/06/2009

Pardonne-moi
Mon prince, mon ami
Pardonne moi
Je t'en pris...

HJ- J'adore ce texte mais tu le sais déjà ! Wink

C'est bon de te voir ici ! ^^ -HJ

Invité

Y a que des moires ici... et ce sont tous des tarés! affraid

J'ai dis quelque chose moi? Non, juste bienvenue, encore un personnage excellent, et un rpgiste avec une plume de qualité! Bravo

Admin Messages : 176 Date d'inscription : 01/06/2009 Age : 38

Franchement ! Vous avez tous de belles plumes, je vais commencer à me sentir point à la hauteur !

Bienvenue !

Moire Messages : 25 Date d'inscription : 07/06/2009

Merci pour la validation, votre honneur. Je ne garde en effet aucun souvenir de la montée des eaux... aussi pour moi, le relief du nouveau monde est le seul que j'ai connu...

Melvil, je m'emploierai avec plaisir à rendre notre cité plus belle encore, pour la gloire des moires!

*regarde Battista* Vous pardonner? Je ne vous connais pas, monsieur. Evil or Very Mad

Hj : J'ai hâte de jouer notre rencontre! ^^

Elvire (quel beau prénom!) j'espère avoir le plaisir de peindre vos cauchemars...

Ludovic, vous me flattez!

Merci pour vos mots de bienvenue et vos compliments, heureux d'être parmi vous! Smile