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 Good bye Berlin :: Le sauvetage de juin 2035 :: [PV Ludovic]

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Melvil Stracker
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Melvil Stracker


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MessageSujet: Good bye Berlin :: Le sauvetage de juin 2035 :: [PV Ludovic]   Good bye Berlin :: Le sauvetage de juin 2035 :: [PV Ludovic] Icon_minitimeSam 6 Juin - 23:04

2035, 20 juin


- Les appelés seront commis d'office au poste de pilote de chasse : Barter, Bergmann, Frei, Haas, Hansël, Henker, Herzog, Kreister, Lukas, Roth, Shriver, Stracker, Trummer, Wickel

Aviateur, enfin. Melvil su contenir sa joie et resta de marbre en recevant le titre, inclinant humblement la tête face à l'officier chef qui lui remettait sans trop d'hommages les galons d'épaules, l'uniforme et l'insigne brodé: un cercle avec le drapeau Allemand d'où surgissaient deux ailes dorées. Sur les quelques deux cents soldats, techniciens sur place, assistants et apprentis, seuls quatorze étaient parvenu à convaincre les supérieurs hiérarchiques. C'était la guerre, oui, mais quelle aubaine! Il aurait voulu, en cet instant, avoir quelqu'un avec qui partager la nouvelle. Mais ses parents s'en fichaient, ne comprenant toujours pas son obsession de travailler malgré sa richesse, Luke était partit depuis un an presque, marié avec une femme, lui aussi. Le sacrifice de sa carrière n'était rien, avait-il dit, comparé à ce que cette femme pouvait lui apporter. Melvil doutait qu'une telle chose puisse un jour lui arriver. En clair, il était forcé de garder pour lui sa fierté, et il ne recevrait d'éloges que par son unique conscience.

Serait-ce véritablement une joie?
Quatre jours plus tard seulement, le régiment entier était demandé pour une mission de sauvetage localisée à Berlin. Melvil sentait son cœur se gonfler d'orgueil et de fierté. Il piloterait un hélicoptère Vertol CH-78, et sauverait des vies. De quoi alimenter son égocentrisme pour des mois entier à venir.

Il était accompagné d'un co-pilote, un technicien qui avait raté son concours. Ils avaient besoin de tous leur pilotes pour amener les quelques milliers de soldats du régiment de Francfort et avaient décidés que les co-pilotes seraient piochés parmi les candidats recalés du brevet de pilote. La fin justifie les moyens. Ils s'appelait Ludwig, mais jamais sans doute Melvil ne s'en souviendrait. Le 25 au matin, ils décollèrent par légions de cinquante hélicoptères Vertol CH-78 contenant chacun vingt soldats en direction de Berlin.


---


Nous avons survolé Erfut, Magdebourg et Potsdam avant d'arriver à Berlin, ainsi que de nombreuses petites villes. Certaines étaient détruites et nous donnaient un avant goût salé de ce que pouvait bien être Berlin. Vu de haut, tout cela ne paraissait qu'être une énorme blague : des villes abandonnées dont le squelette architectural avait été honteusement bâclé et inachevé, étrangement vivantes à cause de la poussière qui s'animait sous les rafales de vent, même les plus petites.

Mais nous n'étions pas dupes, et seul le bruit de l'hélicoptère : le moteur et les hélices, couvrait le silence des corps tendus et des esprits appréhendant l'horreur. Chacun, nous avions perdu nos voix, ruminant tous de nos côtés des images, des peurs ou encore des fiertés : cause d'une inconscience collective. Je me repassais sans cesse les images de films documentaires sur les effets de la bombe atomique, des maisons avalées, des montagnes littéralement découpées, des cratères profonds et abruptes comme les flans d'une falaise écorchée et je savais que je verrai la mort sous l'un de ses plus impitoyables visages. Mais j'étais persuadé, que nous allions rentrer chez nous en héros, les bras pleins d'enfants à aimer et de femmes à protéger. Les hommes, eux, rassurés et heureux que leur pays leur ait apporté son soutien. Nous étions forts, nous étions grands.

La ville, soudain, ancien phare de l'Allemagne se profilait sur l'écran radar, et ma position indiquait déjà une descente progressive. L'aéroport était déjà encombré de plusieurs hélicoptères, et les pistes éclatées ne favorisaient pas l'atterrissage. L'avertissement venait d'un pilote du E3G-11 "cherche autr. piste atterr."

J'obtempérai et cherchai une piste improvisée : toit d'immeuble, parkings, place; n'importe quelle surface praticable. J'optai pour un petit aérodrome et quelques hélicoptères suivirent mon choix, il y avait encore de la place. Les vitres étaient sales de terre et de poussières et je dus faire confiance aux machines et calculateur d'altitude pour atterrir. Nous nous posâmes en douceur. Ainsi commençait l'aventure...

Les portes coulissantes en fer s'ouvrirent, me laissant coi devant le spectacle. Des cris, des pleurs, des gémissements. Ils semblaient surgir d'outre-tombe, on aurait cru des fantômes qui hantaient la ville comme pour se venger d'une mort trop soudaine. Il avait beau faire jour, l'endroit faisait frissonner et inspirait la méfiance.

- Séparons-nous, fit le général, quatre équipes de cinq. Restez groupés.

Les factions se mélangèrent et nous commençâmes notre avancée dans la ville des morts. Je menais mon équipe, les choses s'étaient déroulées ainsi. En présence d'un autre, ce n'aurait peut-être pas été moi, mais devant l'indécision des uns, l'on se trouve des qualités de meneur insoupçonnées...
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Ludovic Von Berg
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Ludovic Von Berg


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MessageSujet: Re: Good bye Berlin :: Le sauvetage de juin 2035 :: [PV Ludovic]   Good bye Berlin :: Le sauvetage de juin 2035 :: [PV Ludovic] Icon_minitimeDim 7 Juin - 19:51

C’était un jour de pluie, il y avait une brise qui venait de l’ouest, Berlin était pourtant la ville la plus charismatique que j’avais vu, et ce jour, ce temps et cette atmosphère resteront gravés dans ma mémoire, j’allais enfin recevoir ce que depuis le début j’essayais d’obtenir. Les plus hauts gradés étaient présents, avec leur sérieux emblématique. Ce jour était un honneur pour moi, et pour mon père qui était assis au premier rang, des étoiles pleins yeux, de voir son fils devenir ce que lui n’avait jamais réussi à être. Il devait surement se dire qu’il avait bien fait de m’éduquer à la dure, la récompense était maintenant devant ses yeux. J’étais dans mon plus bel uniforme, les mains derrières le dos, j’attendais avec une impatience prononcée que mon nom soit prononcé, que ma récompense me soit enfin offerte.

- Von Berg Ludovic, approchez jeune homme
, les flashs des journalistes étaient omniprésents, mon général Hank, regarda l’assemblée, j’avançais vers lui d’un pas déterminé, tout en m’avançant le Général Hank me présentait :

- Ludovic Von Berg a été depuis le début le meilleur de nos éléments, bravant avec courage de nombreuses batailles et sauvetages. Malgré son jeune âge, il a réussi à monter tous les paliers un par un, et j’ai l’honneur maintenant de le proclamer Colonel de l’armée de l’air. Il me regarda d’un air paternel, me tapota l’épaule, tout en me donnant mes nouveaux galons. C’était maintenant à mon tour de m’exprimer, je n’avais encore jamais pris la parole devant une assemblée aussi importante, une certaine peur, appréhension m’envahissait, quand j’avançais devant le micro, puis dès mes premiers mots prononcés tout me semblait naturel.

- Tout d’abord bonsoir mes dames, messieurs, je dois vous l’avouer je suis honoré que le Général Hank me fasse confiance et me remette cet honneur. Je dois vous le dire, tout ceci a été possible grâce à mon père qui a su me pousser vers l’avant, et toujours me rappelait mon devoir de patriote. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour être digne de ce nouveau rang. Je finirais par vous remercier d’être venu, et je terminerais par : vive l’Allemagne !
……….

- Colonel Von Berg, une attaque a eu lieu à Berlin, toute la zone résidentielle a été détruite, nous vous envoyons sur le terrain, pour sauver ce qu’il reste à sauver, et voir l’ampleur des dégâts …

- Bien monsieur le Général


Je venais d’apprendre dans une simple phrase que mon père devait surement plus être de ce monde, je me dirigeai vers les centaines hélicoptères qui n’attendaient qu’une chose : décoller. Je n’avais pas eu le temps de pleurer l’être qui m’avait élevé, de toute façon, il n’aurait point voulu voir son fils avec des larmes, il m’aurait traité de « petite femme », il me disait toujours que même si la mort trépasse nos proches, il faut être toujours fort et courageux, et continuer sa vie… Lui, mon père était maintenant plus là, et je devais vivre sans lui, sans sa force de caractère, et sans ses conseils. Prendre mon envol maintenant. Seul !

……….


J’étais assis à l’avant près du pilote, contemplant le carnage, et la désolation que nous offraient les vitres de notre engin. Le silence était de mise, les regards apeurés étaient sur toutes les têtes, la misère et la mort, on allait enfin la côtoyer.

- Mon colonel, je me pose où, il n’y a pas de pistes …

- Et on ne vous à jamais appris à atterrir sous des conditions défavorables ?

Je sentais la peur dans les yeux du pilote, *mais qui m’avait mis un boulet pareil dans mon hélicoptère.*

- Laissez moi votre place, pauvre incompétent, regardez au loin un hélicoptère va se poser, au moins un pilote convenable.

- C’est Melvil Stracker mon colonel

- Vous ai-je demandé de parler mon lieutenant ? Non alors taisez vous !


Je devais bien l’avouer, Melvin était une fin conducteur, j’avais déjà eu des échos sur cet élément, mais je le voyais enfin à l’œuvre. Je ne devrais pas manquer de le rencontrer. Un officier de cette trempe ne méritait pas de passer inaperçu.

Je posais l’engin le plus délicatement possible sur la piste improvisée, puis avant que les portes s’ouvrent je donnais mes dernières instructions à mes hommes :


« Bon, vous avez tous vu, c’est l’apocalypse dehors, notre mission est de sauver le maximum de survivants, vous devez mettre de coté vos sentiments, vous devez penser aux vies que vous allez pouvoir sauver. Un camp de réfugié va être constitué ici même, tous les survivants doivent être ramenés ici ! C’est bien compris ? »

- Oui Mon colonel (en chœur)

- Je vous souhaite bon courage, et surtout attention, une nouvelle attaque peut avoir lieu ! Ne mettez pas vos vies en danger, on a besoin de vous tous ! Vous êtes tous utiles pour votre nation ! Je crois tous en vous, chacun de vous ! Alors réussissez ! Puis vive L’Allemagne !!!


Les portes s’ouvrirent au même moment, il fallait y aller, déjà de nombreux hommes étaient déjà or des hélicoptères. Je sortis le dernier de l’engin, et me dirigea vers les autres colonels présents : qui étaient beaucoup plus vieux que moi.


Bonsoir messieurs, c’est une vraie tornade qui est passée ici… Que faites-vous ?

- Bonsoir Colonel Von Berg, les américains ont tapé fort cette fois, là, nous attendons nos hommes, nous les avons envoyé sur le terrain…

- Mais vous n’allez tout même pas, attendre sans rien faire ! Tout le monde doit mettre la main à la pâte ?

- Nous sommes colonel, et non trouffion ! Mon colonel !

- Non vous êtes des hauts gradés qui préfèrent rester leur cul à rien faire qu’aider vos hommes ! De vrais lâches, vous ne servez pas votre pays ! Je vous abandonne, moi je vais prêter main forte, tel est notre réel rôle !


……….


Je m’en allai, seul gradé près de mes hommes, je devais servir mon pays, sauvé des vies ! Je devais le faire pour moi, pour mon père, pour ma patrie !
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Melvil Stracker
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MessageSujet: Re: Good bye Berlin :: Le sauvetage de juin 2035 :: [PV Ludovic]   Good bye Berlin :: Le sauvetage de juin 2035 :: [PV Ludovic] Icon_minitimeLun 8 Juin - 23:34

Sous mes recommandations, l'équipe fit demi-tour afin de répartir les forces le plus largement possible dans la ville. Parmi les quatre bonshommes qui marchaient avec moi sous la bruine, un pleurnichait silencieusement, essuyant ses joues par roulement d'épaules de temps à autres. Je ne manquai pas de le relever, et irai lui parler plus tard. Il me fallait des gars performants et concentrés. Celui-ci manquait de toute évidence de discernement et me serait inutile en cas de force majeur, quel soutient irait-il apporter si lui même en avait besoin?

- Continuez, fis-je.

Reculant de quelques pas, je me postais à son niveau et s'apercevant que mon attention se portait sur lui, il renifla et fixa le coéquipier droit devant lui, les sourcils froncés, comme niant sa faiblesse.

- Qu'est-ce qu'il y a?

Cela sonnait plus comme une injonction qu'une question, mais le soldat ne s'en formalisa pas, au contraire, il paraissait dérangé.

- Il y a des gens que je connais ici, d'la famille, j'ai peur d'jamais les r'voir.
- Alors fais le nécessaire pour trouver un maximum de victimes, y a plein de personnes dans ton cas qui ne demandent qu'à retrouver leurs proches. Sois efficace.

Il acquiesça fermement et je repris la position de tête. A cet instant, on passait à côté d'un groupe de hauts gradés, et la conversation que j'entendis me fit doucement sourire. Je tournai la tête afin de voir le visage de celui qui parlait avec tant d'assurance et privilégiait le devoir patriotique, peu importait le nombre de galions et d'étoiles sur l'uniforme. Un blond haut de taille, massif, un air dur et autoritaire, le regard perçant. Un type volontaire qui en avait dans le pantalon selon moi. Ludovic Von Berg, qui ne le connaissait pas au régiment? Les autres le regardaient avec des yeux ronds, puis tournèrent la tête, ne trouvant plus aucun sujet de conversation. Décidément, plus on grimpait les échelons moins on était capable de grandes choses... Ahm, si : appuyer sur un bouton et détruire une ville sans même se rendre compte des dégâts provoqués. Putain de direction...

---


Ils marchèrent bien un un quart d'heure avant de sortir du petit aérodrome, et la pluie, à mesure qu'elle tombait, estompait la poussière et rendait plus visible les quelques cent mètres prochains. Melvil laissait parfois ses yeux se poser sur l'asphalte sous ses pas, morcelée, découpée, parfois éclatée en des millions de petites fissures qui s'allongeaient loin sur les routes et remontaient jusqu'aux bâtiments difformes, et il s'horrifiait d'imaginer ce que ces dégâts avaient bien pu causer sur l'homme. La réponse, bientôt, se matérialisa d'elle même sous leurs yeux. Les pleurs et les cris, surgissant par échos indistincts, se firent de plus en plus omniprésents, terrifiants sous certains aspects. Plus d'une fois, les soldats du groupe s'étaient regardés avec des yeux douteux, terrassés. L'on se demandait ce qui allait surgir, et si l'on allait être capable de l'affronter...

---


Il était couvert de poussière, mais surtout, ce qui sautait aux yeux, c'était le rouge vif, transcendant l'espace monotone, tout gris des immeubles et bâtiments recouverts de suie qui nous étaient apparus depuis l'atterrissage. J'étais habitué aux photographies, je me souvenais très bien de l'enfant pleurant dans la rue, nu, les bras relevés tant la peau le brûlait et le contact le meurtrissait. Je les avais vues, j'avais imaginé leur douleur. Mais ça n'était rien que des images. Là encore en écrivant, les mots paraitront fades en regard de ce qu'était que de le voir, que de sentir l'odeur de la chair brûlée, le sang, si largement répandu qu'on en sentait les flagrances, et puis ses gémissements... Pleurer lui arrachait les poumons, ses yeux exorbités nous fixaient de toutes leur folie. Ses vêtements, sous la chaleur du champs de force, s'étaient collés à sa peau, mélangés, l'on ne différenciait plus le motif du grain, et sur le thorax, un large lambeau de peau charnue flottait, nous laissant découvrir avec horreur ses côtes brisées. Il suffoquait, mourrant. Deux soldats furent comme figés, recevant pour la première fois l'image de l'horreur et comprenant tout le sens de la douleur. L'autre, le plus sensible depuis le début, se retourna et vomit son petit-déjeuner. Toutes nos valeurs, tous nos biens, nos caprices, comme le petit-déjeuner de ce matin, nous paraissaient égoïstes, superflus, sans aucun sens : ils n'avaient de sens que partagés avec le reste du monde. Comment pouvait-on continuer à vivre confortablement après avoir vu ça? En sachant que ça existait, que ça souffrait le martyr alors que nous mangions, nous riions, nous vivions, nous aimions, couchions avec les femmes les plus douces et les plus belles du monde, comment?

- Le brancard... (pas de réaction), le brancard !, répétai-je plus fort, remuant les esprits choqués des soldats.
- Je peux pas.

Le premier s'en allait déjà, et la colère me montait au cerveau, provoquant une vague de chaleur qui me fit le retenir d'une voix impérieuse « restez, soldat! ». Il alla se terrer plus loin, vomissant lui aussi le contenu de son estomac. Contrairement à ce que je pensais, le plus sensible tint d'un côté le brancard et m'aida à l'étendre. Je me dirigeai vers l'homme chancelant, et le plus doucement possible, évitant de le toucher, je sortis une piqûre de morphine d'une pochette de secours.

- Ça va vous aider. Laissez-moi faire, dis-je en le rassurant par des gestes calmes, ne le lâchant pas des yeux.

Haletant comme un chien à l'agonie, il croisa mon regard, un regard d'aliéné que je soutins non sans une once de frissons. Il était totalement déshumanisé. Un partie de son crâne, brûlé au second degré, ne comportait plus de cheveux. Fixant ses yeux hagards, je vis pour la première fois l'éclatement de millions de petits vaisseaux qui avaient remplis ses blancs de rouges, surement après avoir crié, s'être crispé de toutes ses forces sous la douleur. J'évacuai la bulle d'air en appuyant sur le poussoir de la seringue et je plantai l'aiguille au coin intérieur de son coude...
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Ludovic Von Berg
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MessageSujet: Re: Good bye Berlin :: Le sauvetage de juin 2035 :: [PV Ludovic]   Good bye Berlin :: Le sauvetage de juin 2035 :: [PV Ludovic] Icon_minitimeDim 14 Juin - 20:23

J’en avais marre, marre de ces gradés qui ne savaient même plus se battre, même transpirer pour leur pays, ils étaient de vieux bonhommes à attendre, à regarder, à juger ! Ils m’exaspéraient, j’étais pourtant honoré de travailler avec ces personnes, mais aujourd’hui face à cet apocalypse, ils n’avaient pas le droit de rien faire, pas le droit de laisser leur pays dans une telle blessure ! Je ne pouvais pas me résoudre à laisser tomber mes hommes, je ne pouvais les regarder partir dans le massacre, je voulais les épauler, les aider, les protéger, étais je utopiste ? Peut être mais si aujourd’hui je meurs, je partirais avec aucune culpabilité, aucune ! Je ne savais où étaient mes hommes, mais j’avançais dans la fosse à la mort.

L’odeur nauséabonde du sang croupis se mêlait à la vue des corps démembrés, le spectacle était horrible, je ne voulais pas voir cet horreur, mais il fallait voir, il fallait regarder ce que l’homme avait déclenché. Je ne savais dire quelle émotion je ressentais : la peur, le dégout, la colère … Je ne sais ! Quoi penser face à ce massacre, je me sentis si démuni face à l’horreur. Je pouvais bien le dire, je ressemblais plus à un soldat de plomb, je restais fixé au sol, et je ne savais pas où aller : continuer, m’arrêter ? Les cris de la population étaient aussi effroyables que le paysage apocalyptique, certains pleuraient, certains hurlaient, d’autres restaient dans un mutisme terrifiant. Et mes soldats, ils étaient anéantis, c’est sur : qui nous prépare à cela, qui nous prépare à l’horreur, nous sommes dans une scène de massacre pur et simple, une injustice abominable. Il fallait se ressaisir, je m’avançais vers les corps gisant sur le sol, prenant tour à tour leur pouls, je me sentais tel un automate, faisant le même mouvement, avec toujours le même résultat : ils étaient morts. Les autres soldats suivaient temps bien que mal ce que je faisais, ne sachant même pas prendre un pouls correctement. Plus j’avançais plus les morts s’accumulaient, un soldat m’interpella :


- Mon colonel : nous faisons quoi des corps ?

- Nous allons tous les ramener au camp, nous devons les enterrés avec dignité … Tient toi, toi et toi, commençaient à ramener les corps…

- Nous, mais, mais ils sont mort ? On peut faire ça plus tard Monsieur

- Ne discutez pas mes ordres : imaginez vous que cette femme soit votre mère, et celle-ci votre sœur, et celui-ci votre père, vous aimerez qu’on les laisse comme ceci sans aucune dignité ! Alors faites et taisez vous !


Je continuais mon chemin, avec une désagréable impression d’être venu trop tard, d’être impuissant face à cette misère. Un autre groupe d’homme était attroupé au loin, je me dirigeai vers eux, peut être qu’enfin un homme aurait pris une décision. La scène était très parlante, je restais au loin, contemplant : les hommes étaient vraiment tous pareils, il y avait Le courageux, et Les lâches. Je regardais ce soldat agir en homme, en bon patriote, il avait la dextérité et l’autorité pour conduire ce sauvetage. Mais je ne pouvais rester stoïque face aux « je peux pas », il fallait agir en haut gradé ! Je m’avançais vers ce soldat nauséeux. Puis d’une voix autoritaire je l’apostrophai :

- Toi, si tu n’es pas capable d’aider la population, va plutôt ramasser les corps sans vie, tu seras plus utile qu’à rien faire…

- Mais monsieur, j’aide monsieur Straker

- Tu l’aides là, ou alors je suis aveugle, ou alors tu ne sais pas la signification du mot aider ! De toute façon vous ne discutez pas les ordres de votre colonel, allez vite !


Le trouffion partait les jambes à son cou, je me demandais si il allait vraiment assister mes hommes, enfin il sera surement plus utile qu’ici. Mais maintenant, je pouvais enfin côtoyer Melvil Straker, c’était un honneur de marcher proche d’un homme qui avait vraiment quelque chose entre les jambes ! Je m’approchais vers le travail de Melvil, je mis ma main sur le front du patient, puis d’un souffle je tentai de la rassurer :


- Ne vous inquiétez pas ça va aller, vous êtes entre de bonnes mains…


J’essayais de paraitre le plus protecteur possible, il fallait qu’il croie à sa propre guérison, mais voir, son regard horrifié, était pour moi une grande épreuve, j’avais l’impression de caresser la mort. Je me releva, puis je regardai Melvil, et le manda :

- Monsieur Staker pouvez vous venir me voir s’il vous plait ?

Mon regard se planta sur deux autres hommes :

Vous : vous prenez la relève, et vous : vous amenez un brancard, cet homme doit être vu par un médecin de toute urgence.

J’attendais que Melvil soit proche de moi, et je lui chuchotai ces quelques mots :

- Vous faites du bon travail soldat, je tiens à le souligner, car autour de cet apocalypse il manque des personnes avec du courage. De plus, J’aimerais, constituer un groupe de soldat, afin d’aller dans les décombres de la ville, pour essayer de retrouver des survivants, me feriez vous l’honneur d’être dans mes rangs ? Je vous préviens, ça va être risqué, car on ne sait ce qu’on va trouver, surtout que le terrain n’a pas encore été sécurisé…
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Melvil Stracker
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MessageSujet: Re: Good bye Berlin :: Le sauvetage de juin 2035 :: [PV Ludovic]   Good bye Berlin :: Le sauvetage de juin 2035 :: [PV Ludovic] Icon_minitimeJeu 18 Juin - 20:34

Je retirai doucement la seringue, sans risquer de le toucher et de lui arracher des douleurs supplémentaires. Je me demandais sincèrement comment ce bougre arrivait encore à rester debout. Sans doute que la douleur n'avait pas réussi à l'abattre, l'adrénaline et la folie alimentant son cerveau et ses muscles. A présent vivant, conscient, il était obligé pour éviter mettre en contact la surface de sa peau brûlée, de rester debout, les bras relevés, loin des flancs. Je pensais, avec effroi, que si nous n'étions qu'en périphérie, à une vingtaine de kilomètres du centre de la ville où était tombée la bombe, qu'avait-il donc bien pu advenir des hommes qui peuplaient le centre? Allaient-ils tous êtres morts? Des corps morcelés plus épars encore que ceux qui s'étendaient pas loin d'ici? L'enchevêtrement de bâtiment en vieille meulière dans lequel s'était engouffré le blessé mortel protégeait du vent et des volutes de poussière, peut-être que l'endroit l'avait sauvé, quoi qu'il en soit, il ne rejoindrait peut-être pas Francfort en vie... Toutes ces familles encore ignorantes de leur perte. Je m'empêchai tant bien que mal de ne pas céder au désespoir. La rage, le besoin de trouver des victimes de guerre et de les sauver me coupaient de toute réalité, et je ne ressentais que partiellement la souffrance, je ne la laissai pas m'envahir, je me conduisais comme un homme dénué de tous sentiments de compassion. C'était être efficace.

La morphine faisait son effet, et rapidement, le blessé se détendit. Dehors, l'un des hommes qui m'accompagnait se faisait sermonner, et je n'en avais cure. Au contraire, une fugace pensée jaillit alors que je déposai le blessé sur le brancard, averti que je pouvais le toucher lorsque ses yeux furent mi-clos, que ce genre de soldat ne méritait pas sa place ici et son incompétence me donnait des sueurs froides irritantes. Tous les trois étaient inutiles en face de la souffrance vive et brutale, même le petit qui était revenu courageusement sur son dégout, à côté de moi, à me regarder pensivement faire en se retenant sans doute de vomir sa bile. Leur aide inexistante, ni même leur présence ne pouvaient alimenter mes ardeurs héroïques. C'est à cet instant que quelqu'un s'agenouilla à la place du petit qui recula de trois pas et se fit encore plus discret qu'il ne l'était. Je tournai la tête pour voir Ludovic Von Berg, l'heure n'était pas aux congratulations ni aux fiertés mal placées, mais sa présence me fit un grand bien et je fus surpris d'apprendre qu'il me connaissait. Je me sentis plus amène de continuer et de me donner au maximum de mes capacités. Je n'étais pas impressionné, je ne me sentais simplement plus seul : accompagné, soutenu. Il demanda à me parler, et je ne vis pas de raisons de refuser, moins encore lorsqu'il ordonna aux soldats aux consciences choquées de déplacer le blessé jusqu'au médecin le plus proche. Il devait sans doute y avoir plusieurs tantes destinées à recevoir les blessés les plus graves déjà dressées sur les lieux d'atterrissages en attente d'arrivées urgentes. Comme piqués par d'invisibles aiguilles assaillantes, ils détalèrent plus vite qu'ils n'avaient régurgité leur petit déjeuner, transportant sans douceur le blessé groggy, à demi-inconscient.

- Ne le bousculez pas!, lançai-je avant de me retirer pour marcher dans les pas de Von Berg. Mon colonel?, fis-je sur un ton vif, me plaçant dignement devant lui afin de recevoir ce qui semblait être des instructions. Je sentais, instinctivement, que les choses allaient s'accélérer auprès de lui, et que j'allais réellement servir à quelque chose.

----------


Melvil reçu les compliments sans débordement d'enthousiasme ni fierté orgueilleuse, il aimait juste à savoir que l'on reconnaissait sa volonté d'être utile et il inclina la tête en signe de gratitude. Enfin, il lui proposait ce que Melvil attendait depuis ses premières déambulations parmi les décombres autour de la ville. Malgré les avertissements et le danger bien sur plus qu'ostensible, Melvil acquiesça, conscient de tout cela et répondit instantanément.

- Vous pouvez me compter d'ores et déjà parmi vos hommes, Von Berg.

Ils sortirent du renfoncement des pierres écroulées et rejoignirent les reste des hommes qui, même attendant leur chef, ne restaient pas inactifs et fouillaient parmi les décombres, chacun idéalement placé pour un balayage optimal sur une distance maximale. Des hommes entrainés, aux méthodes intelligentes, pensa Melvil. Déjà, quatre corps avaient été découverts et alignés sur une surface dégagée du sol. Melvil considérait comme évident qu'aucun de ces hommes ne devaient rebrousser chemin pour les ramener au campement, ils étaient tous précieux et Von Berg avait raison, ça allait être dangereux, ils avaient besoin d'un maximum d'hommes compétants pour cette mission. Il décrocha son talkie-walkie de son blouson pour indiquer leur position et informer du nombre de corps déterrés « beta 12 appelle base, besoin de soldats en position périphérique 38. f. Sud, quatre morts, je répète quatre morts. Avançons vers le centre avec Alpha Von Berg et son groupe beta. Terminé. » Ils se mirent en route, déployés en ligne, au cas où un corps apparaitrait ou, mieux encore, si quelqu'un appellerait à l'aide sur leur passage.
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Ludovic Von Berg
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MessageSujet: Re: Good bye Berlin :: Le sauvetage de juin 2035 :: [PV Ludovic]   Good bye Berlin :: Le sauvetage de juin 2035 :: [PV Ludovic] Icon_minitimeVen 26 Juin - 15:08

Je m’y attendais, je le savais que cet homme aux allures discrets, et humble me suivrait dans ma démarche. Des hommes courageux comme celui-ci était digne de confiance, et nous en manquions. L’honneur se lisait dans ses yeux, la peur devait s’y dérober, mais il le cachait, Melvil était de cette trempe d’homme qui savait être là où il le fallait, il avait cette détermination, et cette assurance que j’appréciais, il saurait diriger une troupe d’homme, les guider, les épauler, et surtout les commander. Nous nous dirigeâmes vers mes autres hommes qui accumulaient les découvertes amers, la mort était là omniprésente, nous souriant, elle nous narguait ! On était peu, trop peu, mais nous devions nous diriger vers les autres victimes, Melvil prit les devants appelant du renfort, c’était un fin analyste, et un parfait second. Je regardais mes hommes ils semblaient désemparés par le carnage, mais il fallait continuer nos recherches plus loin, plus dur… J’avançais vers une de mes meilleurs éléments, je voulais laisser le choix à mes hommes, et d’un ton direct et solennel je lui proposai ma mission :

- Lieutenant Simons, seriez vous d’accord de nous accompagner vers les décombres pour trouver des victimes ? La mission est dangereuse je ne vous le cache pas mais …

- Bien entendu mon Colonel


Il ne me laissa point finir, je savais que cet homme me suivrait, un de ces hommes que je respectes et donne une total confiance. Simons remit sur ses épaules son barda, et nous accompagna, on était juste une dizaine de militaire à vouloir aller dans les gorges du précipice.

La marche commença vers ces tristes décombres, le silence régnait, l’appréhension, et la peur en prime, il ne fallait pas flancher maintenant. Plus nous avancions plus le décor était chaotique, plus nos regardions plus nous désespérons de voir des survivants. Nous arrivâmes, vers le premier quartier résidentiel de Berlin, les immeubles se tenaient à moitié debout, des corps étaient entremêlés dans les décombres, les voyants gisant sans vie : accablant spectacle. Je savais qu’à ce moment il fallait prendre la parole, se ressaisir, et remotiver les troupes, car le désarroi s’installait peu à peu.


- Nous allons trouver des survivants, on va y arriver tous unis…


Nous arrivâmes vers une place qui fut il y a peu de temps, un lieu de rendez vous, il y avait des petites restaurants, une école, une église, il y avait de la vie. Je trouvais l’emplacement parfait pour poser le camp.


- Nous allons nous poster ici, notre camp de rassemblement sera ici, et les victimes devront être tous abords amenés dans ce lieu. Je me dirigeai vers Melvil : Monsieur Straker pouvez vous localiser notre base s’il vous plait… Mon ordre donnait, je me tournai vers le peu d’hommes qui m’accompagnait :

- Nous allons nous séparer, afin de couvrir un plus grand périmètre, on va faire cinq groupes de deux, Je resterais avec Melvil. Nous allons couvrir l’allée nord, on se donne 3h pour se rejoindre ici même. Je fis une pause, puis contempla mes hommes puis renchérit : Essayez de retrouver des survivants, et surtout ne mettez pas vos vies en danger, ne jouez pas au héro, on aura tous besoin de chacun de vous … Une dernière pause, puis je finis : En Marche ! Et Vive L’Allemagne !

Je me dirigeai vers Melvil, j’avais choisi de suivre cet homme, pour une bonne raison, il me semblait aussi téméraire que moi. Je mettais en garde mes hommes sur l’héroïsme, mais je serais capable de tout pour sauver le moindre survivant. Je ne voulais point revenir qu’avec des cadavres, je voulais des survivants, je veux croire encore à la vie. Et pourquoi allée Nord, pour une simple raison, c’était l’immeuble de mon père. Etais je fou de croire, étais je égoïste, peut être bien… Mais n’étais je pas l’enfant qui vennait de perdre son père. L’homme qui voit son modèle partir. Un père a deux vies : la sienne et celle de son fils … En espérant qu’il en sera fier.
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MessageSujet: Re: Good bye Berlin :: Le sauvetage de juin 2035 :: [PV Ludovic]   Good bye Berlin :: Le sauvetage de juin 2035 :: [PV Ludovic] Icon_minitimeMar 30 Juin - 22:09

Treize, c'était le nombre de soldats que nous étions. Courageux pour la plupart, inconscients peut-être pour d'autres. S'il y en avait encore ici, qui s'étaient lancés dans une aventure pour jouer aux héros et rapporter une belle médaille, ils allaient être vite remis à leur place, bien plus bas, à vomir leur tripes, puis reprenant le travail de fouille « à la va vite » pour éviter de trouver d'autres morts et être confronté à leur corps brûlés, leur visages crispés indiquant sans moins d'évidence leur souffrance en mourant. Le feu est une mort lente, la peau s'embrase vite, mais les muscles, la boite crânienne met beaucoup plus de temps à céder aux flammes, le corps enfin, rempli d'eau, est une souffrance de tout les diables, il faut attendre que l'eau s'évapore pour laisser place au feu libérateur, celui de votre mort prochaine, mais désirée, tant on ne veut plus souffrir. Le lire ou l'imaginer n'est rien, en comparaison de la vision brutale d'un corps qui a vécu le supplice d'être brûlé à mort.
Dans la périphérie, certains n'ont pas été totalement brûlé, comme l'homme que nous avions croisé, qui en plus d'être brûlé, avait du continuer à vivre. Quel est le pire, je me le demande?

A mesure que nous avançons, le silence, glacial, étrange, nous entoure et nous étreint sans pitié. Autour de nous : le royaume des morts, le triste vestige d'une grande ville Berlin : des bâtiments écroulés renversés, la fumée qui en émane encore, au plus bas de leur prestige, plus rien, plus rien, des cendres et de la poussière encore cette poussière sinueuse... Ils avaient détruits ce qu'ils s'étaient efforcés à construire. Et moi, j'ai de moins en moins espoir de trouver d'autres survivants, mais têtu, cette intuition me paraissait invraisemblable et je refusai d'y céder. Les visages des autres, eux manifestaient pour certains clairement leur scepticisme. Ludovic ne lâche pas prise, lui ne perd pas la foi et parvient même à nous la transmettre. C'était un regain d'énergie pour les soldats qui nous unit tous soudainement, nous étions comme reliés et soudés, et pour moi, en plus de ça, ses mots étaient la preuve que je ne m'évertuais pas à imaginer et espérer d'une manière trop optimiste. C'est en arrivant sur le quartier résidentiel que les corps surgirent de partout. Lacérés, éventrés, calcinés... ça me serrait le cœur et m'indignait. Comment pouvait-on? Qui était l'espèce de connard qui avait appuyé sur ce bouton? Qui était la pourriture qui en avait donné l'ordre? Je haïssais l'espèce humaine pour son manque d'humanité. Nous n'étions que pourriture en dedans de nous même, rongés par la bêtise, les envies de pouvoir, gangrénés par nos aspirations de puissance, pervertis par le pouvoir, désertés de compassion. J'étais en colère. Les sourcils froncés, peut-être même je ne me souviens plus : des larmes embuant mes yeux. Mes poings se serraient, ma mâchoire se crispait, j'aurais volontiers et avec une jouissance inouïe étranglé celui qui avait fait ça. Et je me rendis compte, pauvre de nous, que je pouvais le faire pour chacun de nous, car à sa place, qui me dis que n'importe lequel d'entre nous ne l'aurait pas fait aussi?

La place où Ludovic choisit de fixer notre campement avait des airs de vieux chantier abandonné et hanté. Il se dirigea vers moi et me demanda notre position, je sortis instantanément mon gps et indiquai aux autres « 17. f », ils marquèrent le point et les ordres tombèrent, rapidement, il n'y avait pas de temps à perdre. Moi avec Ludovic, c'était parfait, il avait beau prévenir ses soldats sur les dangers à ne pas encourir, je le sentais près à n'importe quoi pour sauver quelqu'un. Quelque chose sur son visage ma faisait l'oser prétendre, son charisme, sa façon de se comporter ou même de parler. Il n'avait pas froid aux yeux. Les hommes se décidèrent vite à trouver leur binôme, à vrai dire, ils n'avaient pas chicané pour s'allier avec des affinités particulières, non. Je notai que la personne la plus proche d'eux avait directement été élue comme partenaire de mission. L'efficacité, le temps le plus court. Von Berg s'était entouré des meilleurs et je me flattai, en mon fort intérieur, de faire partit de ces hommes et même d'avoir été commis d'office pour l'accompagner, lui. Nous prîmes la direction du Nord, Ludovic, d'un pas énergique l'avait choisi ainsi, les autres se dirigeaient déjà vers les bâtiments qui nous entouraient, ou plus loin, à l'Est et au Sud, nous, nous venions de l'aérodrome sur lequel je m'étais posé était bien plus à l'ouest, c'est d'ici que nous venions. Dès les premières minutes de notre ascension, je demandai afin d'assurer mes impressions :

- Vous n'avez pas l'intention de respecter les ordres que vous avez donné, n'est-ce pas?

Mon ton n'était n'avait rien d'une moquerie complice, ni d'un clin d'œil amical. Ma voix dur et le son monotone qu'elle avait produit ne relevait que d'une demande de confirmation afin de savoir ce que j'étais censé être autorisé à faire devant lui -mais les formalités, en ces temps ne demeurent que des mots absolument transgressables, sans même hésiter, était-il seulement avec moi jusqu'au bout, où m'éloignerai-je de lui quand je le devrais?- . Nous avancions vers l'église Trelleborgerstrasse, du moins ce qu'il en restait : une ruine méconnaissable, semblable à tout tas de pierres et de tuiles noires. On ne distinguait même plus les colonnes. Notre marche rapide, même avec notre équipement, nous l'avait fait gagner en moins de trente minutes. En regardant Ludovic, un instant, je crus comprendre qu'il savait parfaitement où il allait. Avait-il un but?
Parce notre destination m'importait, je brisai une fois de plus le silence de mort, ma voix guttural brisant le plat morne et incessant qui nous entourait.

- Mon colonel... mes excuses si je me trompe, mais vous semblez connaître Berlin. Si je ne m'abuse, vous semblez même connaître notre destination...
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MessageSujet: Re: Good bye Berlin :: Le sauvetage de juin 2035 :: [PV Ludovic]   Good bye Berlin :: Le sauvetage de juin 2035 :: [PV Ludovic] Icon_minitimeVen 31 Juil - 11:32


Ce décor me rappelle tant de choses, tant de souvenirs, que je n’ose me résoudre à penser au passé. Pourtant l’odeur, la vue, me rappela que nous étions que des hommes, que de simples mortels qui foulaient juste le sol, que nous étions éphémère, et que tous oublient notre existence après notre mort, nous sommes justes des pions qu’on pose au moment voulu, et qu’on enlève dès que le jeu est terminé. Simple comme un jeu d’échec, simple comme une étincelle. Nous sommes juste des petits rien qui forment ce grand monde, nous sommes justes des insectes qui contaminent la beauté de cet univers. Est-ce qu’on se rend compte de l’in importance de notre existence en étant confronté au pire. La misère nous rappelle que nous sommes juste de la poussière qui s’évapore par un simple coup de vent. Je suis un homme, un dirigeant militaire, mais je peux l’avouer la peur, le désarroi imprègne tout mon corps, ce spectacle macabre me pousse à éprouver des sentiments inconnus jusqu’à alors. Faut t’il un événement dramatique pour se rendre compte qui nous sommes. Je partais avec mon subalterne que je ne considérais plus comme un sous homme, mais comme un égal, les barrières de l’ordre et des grades s’étaient évaporés, il était comme moi, et moi comme lui, nous sommes juste deux bouts de chaires, avec un esprit.

Il me pose une question, je garde volontairement le silence, un long silence vaut mieux que la vérité, car toute la vérité est dans ce mutisme révélateur. Ce n’est point une omission mais un simple aveu, le laissant maître de sa propre décision, le forçant point à prendre des risques, mais il savait que j’allais faire tout pour retrouver les victimes, et peut être même mon père qui sait … On avance doucement, comme si l’atrocité des événements nous alourdissait toujours un peu plus à chacun de nos pas. L’église de mon enfance était là, devant moi, elle était qu’un tas de ruine, dieu n’avait même pas protéger sa fidèle maison, il les avait tous laissé périr. En colère contre cette divinité qui est dite protectrice, qu’a-t-elle protégé en ce jour, qu’a-t-elle sauvé ? Pourquoi croire en une personne qui n’est même pas capable de promettre protection. Je cherche peut être un responsable, car nous avons besoins de coupables, nous avons besoins de condamner quelqu’un, pour se sentir plus léger, pour sentir notre culpabilité baisser. Je ne vois pas encore les vrais criminels, je ne vois pas encore que seule la race humaine est l’exécuteur de leur propre perte… Je crois encore à ma race, car en cela on en a besoin, celle de croire, en quelques choses : l’espoir, le destin, dieu …

Tous mes questionnements se stoppèrent quand Melvil reforma une question, qui celle-ci montrait bien la perspicacité de cet homme. Oui j’avais choisi ce quartier car l’immeuble de mon père était tout proche, je pourrais être jugé comme lâche, égoïste, car tout le monde voudrait retrouver en ce jour un être cher. Je pourrais aussi être considérer comme un fou de rechercher un père violent, mais qui pourtant j’admire et que j’aime, seul personne qui reste et ou je peux encore utiliser le terme « famille ». Mais j’espérais qu’il soit encore en vie, mais n’était ce pas le besoin de voir cette vérité en face, pour mieux faire mon deuil. J’avais besoin d’affronter une dernière fois l’image de mon père, de savoir que maintenant je devais tenir moi-même ma vie à pleines mains. Etre mon seul libre arbitre et prendre mes décisions, seul ! Je stoppa ma marche face un immeuble complètement détruit, on voyait plus du tout la nomenclature du bâtiment, juste des murs et des fenêtres écroulaient, éclataient sur des corps sans vie. Ils n’avaient eu aucune chance, la ville avait été pris d’assaut comme une éclair, ils s’étaient retrouvés emprisonnait dans leur appartement cimentant leur tombe par la même occasion. J’avais maintenant ma réponse avec certitude, c’était la fin de ma famille, j’étais maintenant seul héritier des Van Berg, j’étais l’unique, et le seul survivant. Un poids sombra dans tout mon être, je n’arrivais pas à qualifier ma douleur, mais c’était certain que quelque chose se déchira à jamais dans mon être.

Je tournai face à Melvil puis d’un regard sombre, et d’une parole amère je lui répondis enfin à sa question :

- Regardez ici c’était l’immeuble de mon père … Voila ce qui en reste, un tas de ruine !
Je baissa la tête, et j’essaya tant bien que mal de ravaler ma tristesse, tout en utilisant un ton plus sur bien que mêlé d’une résignation sans nom : Bon reprenons, l’épisode mélodramatique est terminé, nous avons des vie à sauver, je termina cette phrase par un sourire sans joie.

Et comme par miracle on entendit des cris, ce brin de voix me rappela ma mission, me rappela ce que mon père aurait voulu de moi, non pas un petit garçon qui pleurniche son père, mais un homme qui prend ses responsabilités. Les cris étaient tous près, on se dirigea vers un autre immeuble abandonné. C’était une femme oui une femme, qui était sous un tas de grabats. Elle nous suppliait de l’aider, de la sortir, sa petite fille était avec elle, elles avaient toutes deux beaucoup de mal à respirer. Je regardai Melvil, et sans un mot on se comprit, je pris un bout de ferraille qui était proche de moi, il fallait faire levier. 1. 2. 3 …. On tire !
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MessageSujet: Re: Good bye Berlin :: Le sauvetage de juin 2035 :: [PV Ludovic]   Good bye Berlin :: Le sauvetage de juin 2035 :: [PV Ludovic] Icon_minitimeJeu 3 Sep - 18:43

La pluie battait toujours, comme pour accompagner le deuil de millions d'Allemands, d'êtres humains. Ce pouvait-ce être vraiment réel? Savaient-ils quelle tristesse indescriptible allaient-ils devoir affronter, surmonter? Les dommages autant industriels, économiques et même psychologiques étaient-ils seulement réparables? Il n'y avait pas de doute, tout ceci n'était que la preuve indéniable de l'inconscience collective humaine. Si les poilus avaient tous clamés, pleurés auprès de leur femme ou de leur marraine de guerre dans leur lettre en criant à l'incompréhension, au désastre et à l'impossibilité de savoir à l'avance combien il était dur de tuer, il n'y avait à présent plus d'excuses : tout cela, ils le savaient bien déjà, l'histoire le leur avait appris...

Nous n'avions pas le temps de nous appesantir sur nos émotions, il nous fallait réagir en automate, faire fis de nos rancœurs et de nos volontés propres : nous étions les seuls espoirs pour les quelques survivants de Berlin de survivre. Ludovic le savait, et même si son père était mort, même s'il avait un infime espoir de le retrouver vivant, les autres avaient tout autant leur chance de compter sur lui, si ce n'était plus : il choisirait les plus susceptible de s'en sortir. Et le cri qui surgit, le cri d'une femme nous alertèrent immédiatement. Il avait suffit d'un regard amère, complice, rempli de devoir pour nous lancer sur le lieu : juste au dessus de l'indice vocal de deux victimes encore pleines de vie. Ensevelies, elles devaient atrocement manquer d'air, et surement être gravement blessées. Ludovic saisit un morceau de métal, et dans élan synchronisé, nous le poussâmes. Il semblait que le devoir de sauver nous donnait des ailes. L'acier devenait plume entre nos mains, notre harnachement faisait parti de nous et était fait de muscles bandés et d'os légers. L'air lourd, la fine pluie battante nous maintenaient dans une température idéale : les muscles étaient chauds, la peau constamment rafraichie. Nos gestes étaient rapides et précis, bientôt, les cris se firent plus forts : nous y étions.

Les plaintes en bois, le métal encore chaud, tout cela formaient un immense amas à côté de nous, nous creusions sans nous arrêter, sans respirer, souffler. Une main s'agita sous nos yeux et je me baissai pour la serrer, ce lien ne fit qu'augmenter ma force, le désir fou de leur apporter mon soutien. Là était le véritable sens de la vie, comment avions-nous fait pour passer à côté de ce fait insatiable ? Je la lâchai sans un mot. Elles avaient du se placer sous un bureau ou une table de cuisine, car une longue planche de bois les recouvraient. Elles s'étaient sauvées ainsi. Nous nous plaçâmes de part et d'autres de la table, il y avait encore des débris au dessus, mais nous avions dégagé les extrémités. De la même façon, nous nous regardâmes et soulevâmes la table d'un même accord silencieux. Un rugissement sous l'effort et les voici toutes deux sous la pluie, pleurant, s'écriant. Un plancher était éclaté sous leurs pieds, les forçant à se contorsionner pour ne pas s'empaler sur un pieu en bois. La mère n'avait pas pu en éviter une et sa cuisse, sous le jean, était ensanglantée, trouée, déchirée. Elles avaient leurs excréments collés à leur vêtements, il n'y avait plus de honte ni de peur que surgissent les moqueries : il n'y avait que la joie de vivre et pour la mère, la satisfaction libératrice d'avoir rempli son devoir parental, celui de sauver sa fille jusqu'à ce que nous ne reprenions le flambeau. Ludovic avait déjà étalé la table pour en faire un large brancard, et tout deux, nous nous mîmes à les porter soigneusement pour les allonger. La petite, aussi incroyable que cela pouvait paraître était saine et sauve. Ludovic la prit soigneusement dans ses bras, elle était choquée, ses yeux se soulevèrent et elle s'endormit, la tête sur son épaule, sans doute pour la première fois depuis de longues et atroces heures. Où était le père? Mort enterré sur son lieu de travail? Ailleurs sous les décombres, encore en vie peut-être...

Ce que j'ai fait pourtant, c'est appeler d'autres renforts, des secouristes, et de les laisser là toutes deux... D'autres nous attendaient. Plus loin en contrebat, une large crevasse d'un mètre et demi au moins, fendait les débris. Dessous : une cave, un garage ou un parking sous-terrain. Il y avait peut-être des survivants, et il allait falloir descendre en rappel.

- Je vous descends mon Colonel ?, demandais-je en préparant déjà mon matériel.
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MessageSujet: Re: Good bye Berlin :: Le sauvetage de juin 2035 :: [PV Ludovic]   Good bye Berlin :: Le sauvetage de juin 2035 :: [PV Ludovic] Icon_minitimeMar 3 Nov - 16:12

La force, le courage et l’envie de réussir nous poussaient à faire toujours plus vite, et toujours avec efficacité. Les plaintes des survivantes étaient le rappel de notre mission mais aussi de leur existence et de l’espoir qu’au bout de ce tunnel noir, il existe encore une ombre de vie. Melvil et moi étaient synchronisaient, sachant d’avance ce que l’autre ferait : par un simple regard, geste, mouvement de sourcil, la perspicacité et la complicité nous liaient. Nous avions le même objectif, le même but, les mêmes principes, nous connaissions notre mission c’était de sauver le plus de vie possible, même si nous mettions nos propres vies en danger.

Avec labeur et acharnement nous pouvions enfin apercevoir la chevelure d’une femme, puis nous pouvions après apercevoir le visage de cette survivante, nous pouvions y lire la détresse, la peur, la fatigue mais aussi de la force. Elle n’était pas une simple survivante mais aussi une héroïne, car cette femme avait protégé la vie de sa fille, corps et âme elle avait mis toute son ardeur pour protéger son enfant. C’était magnifique de voir cette scène, de voir cet amour en profusion, de ce courage peu commun pour un petit bout de chair, j’avais du mal à comprendre, l’amour d’une mère, j’avais du mal à croire que pour une mère sa vie était illusoire face à celle de son enfant. Mais je n’avais pas eu de mère, je ne pouvais comprendre cet amour inconditionnel. Cette femme nous hurlait de sauver sa fille, mais Melvil et moi nous avions trouvé les mots justes, calmes et apaisants pour alléger la peur de cette femme. Il nous fallu peu de temps pour sortir la mère et son enfant de cet abris de misère, Melvil s’occuper soigneusement de la femme qui s’était blessée, et moi je pris dans les bras la jeune enfant, essayant de la rassurer, lui expliquant que tout était fini, que maintenant elle pouvait se calmer, que tout allait rentrer dans l’ordre. Je ne pouvais absolument pas prévoir que cette catastrophe ne serait pas la dernière mais juste un prélude à d’autres. Mais la jeune fille avait retrouvé sérénité dans mes propos, sécurité dans mes bras, et se reposait sur mon épaule, avant de partir dans les bras de Morphée. Je contemplai ce visage angélique quelques minutes, j’aurais tant voulu entrer dans les chimères de cette enfant, qu’est ce qu’elle rêvait : d’un monde meilleur, d’une autre vie, ou elle combattait la terreur qu’elle venait de vivre. Je ne pouvais le savoir, car immédiatement je redonnai doucement la petite à sa mère, celle-ci, ne savait plus comment nous remercier, les larmes s’échappaient de ses belles prunelles, je laissai passé mon doigt sur la joue de cette femme, nettoyant la trace de la tristesse, et lui dit tout simplement :
« c’est vous la vrai responsable de ce sauvetage, vous êtes notre héroïne… » Je lui fis un magnifique sourire chaleureux, et fit un signe de tête pour l’informer que nous partions car il fallait reprendre la route, nous venions tout juste de gagner une bataille mais non la guerre.

Au loin nous savions qu’il y avait encore de nombreux survivants, il fallait faire vite, car le temps comptait sur la survie. Melvil aperçu une crevasse, elle était béante, nous ne pouvions dire, si il y avait où non des survivants, mais l’espoir était là pour nous deux, nous devions y croire encore, et encore. Je fis un signe de tête positivement, il fallait préparer, le matériel, mais Melvil devait faire partie de ces hommes dès plus efficaces. En deux temps, et trois mouvements, il m’avait préparé, et je pouvais déjà me retrouver dans le centre de ce trou noir et obscur. Lentement il me laissa doucement descendre, quand je pu enfin poser un pied sur le sol fragile, je lui fis signe de deux coups de cordes que j’étais à terre. Je me détacha lentement, et essaya de crier s‘il y avait des survivants, je levai quelques blocs de pierres, mais ils n’y avaient que des corps sans vie, l’odeur nauséabonde de mort se propageait, ici, le sentiment d’espoir avait disparu. Je me rattachai lentement en regardant encore derrière moi… puis je me résignai à remonter…

Mais quelque chose bougeait, quoi je ne savais pas, mais je me précipitai vers cet endroit, et c’est bien la vie que je voyais de mes yeux, certes pas humaines, mais un petit chiot au pelage noirci par l’éboulement, me regardait avec ses yeux suppliants. Je me sentais ridicule, mais j’ai pris ce petit être dans mes bras, et décida de remonter, je fis deux coups sur la corde, il était temps de revoir le monde dans haut. Melvil allait surement sourire, se moquer même, bien que j’en doutais. Quand je pouvais revoir la lumière du jour, je donnai à Melvil mon seul survivant, et d’un regard résigné je regardai le petit animal, je ne pouvais dire mot.

Il fallait avancer, mais qu’allons nous faire de ce petit chien, je le repris dans mes bras, puis le laissa à terre. Il était maintenant libre de vagabonder où il voulait. Mais plus nous avancions, plus le chien nous suivait, comme si il voulait nous aider. Et étonnant que cela fût, il commença à aboyer vers un immeuble détruit. Je regarda Melvil, il fallait peut être croire en cette bête …
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MessageSujet: Re: Good bye Berlin :: Le sauvetage de juin 2035 :: [PV Ludovic]   Good bye Berlin :: Le sauvetage de juin 2035 :: [PV Ludovic] Icon_minitimeMar 24 Nov - 19:39

Les deux femmes laissées en sécurité, bien que sous la pluie battante faute de moyens et de temps, ne devaient plus être leur préoccupation. Melvil cependant, concerva la trace du sauvetage sur son visage devenu moins dur et moins anxieux. Si tout soldat avait pour devoir de ne jamais baisser les bras ni de cesser d'espérer, la concrétisation de l'espoir rendait le sentiment plus vif et surtout, il convainquait sans détour ni tentatives de persuasions aveugle. Lorsqu'ils trouvèrent la brêche béante dans le sol, Melvil eut un débordement d'enthousiasme qu'il ne se permit pas de démontrer. Il semblait que son cerveau fonctionnait avec plus de vivacité, et que tout l'univers était soigneux de vouloir entretenir ses espérances. Peut-être que trouver ces deux femmes en vie ne ferait finalement qu'agraver leur sentiment de solitude et d'impuissance...

Sans un mot, sans fioritures, sans explications, ma question fut sans réponses parce qu'elle n'en nécessitait pas. Je laissai Ludovic enfiler en vitesse son baudrier alors que je plaçai mon sac à dos contre un bout de mur portant qui s'érigeait au milieu des débris comme une colonne décrépite, pour éviter d'user les cordages et même de les briser. J'enfilai la corde dans les mousquetons du baudrier et Ludovic entamma sa descente sans plus tarder. Légèrement en arrière, comme assis dans l'air, je lâchai rapidement du leste jusqu'à ce que son poids ne tire plus sur la corde. Déjà, je me préparai à tirer du gouffre les victimes en jetant un bout de corde par dessus une poutre qui, j'espérai, tiendrait bon, pour fixer le palan. Je passai la corde qui tirerai les victimes dans le mécanisme du palan à deux poulies pour alléger le poids par deux, et attendis que Ludovic ne fasse signe de tirer. Rencontre fructueuse ou pas, la charge à tirer fut lourde, même avec le palan et m'encourageait à croire qu'il remontait avec quelqu'un. Il ne fallut que peu de temps pour voir apparaître avec grande déception, je devais l'admettre, un petit chien tout frétillant, remuant la queue, heureux de voir enfin des hommes bien en vie, léchant le visage de Ludovic avec excitation. Ludovic remonta d'entre les lymbes froides et sombres du sous-sol et je plongeai mes yeux dans les siens en attente de réponses. Non, me disait son regard alors qu'il plaçait entre mes bras l'animal heureux, personne d'autre. Je fixai la peluche vivante et suppliante d'amour. Son pelage chaud, ses muscles sétirant sous mes doigts alors qu'il réclamait les caresses en couinant. Ludovic le reprit et le laissa à terre où il l'encouragea à partir, alors que, silencieux et désapointé, je m'occupai de ranger l'arnachement qui n'avait servi à rien.

Un chien. Un putain de cabot inconscient des débacles des hommes et de leur souffrance. Un chien qui sans doute, lui, avait senti la menace alors que l'air ambiant sentait le souffre et que le sol tremblait, puis s'était caché dans un endroit qui le sauverait surement. Je n'avais jamais eu d'animaux, je n'avais jamais aimé ça, je n'en avais jamais eu envie. Ca pue, c'est bête, ça parle pas. Rien de plus ennuyeux. Pourtant la bête n'était pas inutile et ses capacités le firent monter dans mon estime. Refusant à nous quitter si tôt, la bête courrut derrière nos semelles, queue battante, jusqu'à se détâcher de nous et aboyer au pied d'un immeuble décomposé. Ludovic croisa mon regard et je souris, me trouvant soudain bien ridicule de privilégier l'homme à l'animal. Il avait son intérêt, et son sauvetage servait finalement à accomplir mon désir d'apporter secours. J'acquiesçai et nous le suivimes, le chien jetait de temps à autres des regards sur ses pas pour vérifier qu'on le suivait bel et bien.

- Le bâtiment n'est pas stable
, dis-je en sachant pertinemment que l'état des lieux avait surement été parfaitement idientifié par mon supérieur.

Ca craquait sous nos pas, indiquant que rien ne tiendrait très longtemps, et s'il y avait présence de vie, il allait falloir évacuer rapidement. Nous montâmes des escaliers de béton, nous arrêtant à chaque étage presque où le chien reniflait, sentant sans doute la chair morte et brûlée de quelques hommes et femmes. J'en vis même deux ou trois, calcinés, à peine reconnaissables. Au deuxième étage, une salle était inaccessible et le chien parut s'y intéresser : ce devait être un coffre, quelque chose de ce genre car les murs en béton armé étaient renforcés par une couche d'acier de plusieurs centimètres. Le chien rebroussa chemin en galopant et monta au troisième. Ici, il n'hésita pas et se rendit directement dans une salle brûlée où il se mit à gratter frénétiquement un amas de bois et de métal en aboyant. Un pan de sol d'au moins quinze mètres carrés s'était fêlé et tombait sur le deuxième étage. Une table noire et rongée à plusieurs endroits dans le style table de conférence était coincée, etendue de tout son large à la naissance du trou, trop grande pour s'être écroulée comme le sol un étage plus bas. En poussant les casiers de métal noirs de suie et les rangements brûlés et explosés, le bas fut accessible et, miracle : plusieurs hommes étaient étendus là, sonnés sans doute, mais au vu de leur état, certainement en vie. C'était la salle au coffre innaccessible du deuxième étage! explosée par le dessus. Soit ces hommes s'étaient réfugiés là et ils avaient sauvé leur vie, soit ils étaient par chance dans la salle de conférence et le sol s'était éfondré, les projetant plus bas. Le chien aboya de plus belle et nous descendîmes en glissant. Une partie du bâtiment gronda et le sol trembla légèrement, la partie supérieure, au dessus de nos tête, s'écroulait.

- Vite !
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