Elvire Aigwald

Caractère : Même en situation de crise, Elvire sait garder le sourire, elle a appris à ne jamais baisser les bras et s'accommode de tout évènement, ou du moins, s'y emploie. Elle prend morale et leçon de toutes les expériences qu'elle peut vivre, tentant d'y trouver à chaque fois un point positif, et se convainc que l'apprentissage et l'expérience amènent à des états d'esprits chaque fois plus sages et plus ouverts sur le monde. C'est une femme entière, toujours réfléchie dans ses choix. Dotée d'un franc parlé qui lui est indispensable pour sa carrière professionnelle, elle est dans sa vie privée, courageuse mais pas téméraire et évitera les dangers les moins recommandables. Elle sait tenir sa langue lorsqu'elle juge bon de le faire : si émettre son avis peut lui coûter cher. Elvire ne supportera pas, pourtant, de perdurer dans son mutisme longtemps et pourrait bien éclater comme une furie à force de se résorber. Observatrice, attentive et psychologue, elle sait toujours face à quel type de personne elle se trouve et comment communiquer intelligemment avec elle. Si elle ne trouve pas, chose rare, il n'est pas impossible que ses nerfs lâchent face à l'incompréhension, et elle pourrait bien finir par en avoir peur. Ce qu'elle ne comprend pas, elle s'en méfie.

Physique : Charmante brune de taille moyenne, aux jambes effilées, finement musclées, un port altier, droit, digne d'une élégante aristocrate. Sa bouche est charnue, entourée de deux fines rides, marques attestant de l'élargissement ou ouverture chronique de la bouche : rire, sourire, dont elle ne peut se passer. Son visage est doux, mutin sous certains airs, drôle par ses myriades d'expressions qui font vivre son visage et la rendent insaisissable. Qui est-elle au final ? Ce clown déjanté, cette femme douce et aimante, ou ce pieux et fervent avocat, pion de la justice ?

Biographie :




Hôpital. Deux femmes sont assises dans une salle d'attente, elles se tiennent la main, les larmes aux yeux, le nez reniflant. L'une parfois laisse s'échapper un hoquet souffreteux, et l'autre alors, appose une main délicate sur le dos de la pleureuse et lui confie un sourire chargé d'angoisse. On leur a servi à toutes deux un chocolat chaud, mais les gobelets sont pleins et ne fument déjà plus. Leurs gorges sont nouées, leurs estomacs contractés, il est inconcevable pour elles d'avaler quelque chose.

Elles attendirent longtemps, comme ça, avant qu'un médecin n'ouvre la porte et ne les regarde, maladroit, faussement attristé, se précipitant vers elles, essoufflé.
- Madame et fille Aigwald ?
Greiten Aigwald se redressa droite comme un « i », les mains devant la poitrine, les jambes tremblantes. Elle acquiesça.
- Je suis désolé madame...
La femme ne semblait pas comprendre, mais la fille, derrière elle, prit sa tête entre ses mains et pleura, bruyamment, la mort d'un père aimant et protecteur, infiniment bon.
- Votre mari est mort.
Greiten ne réagissait pas, elle fixait le médecin, les mains toujours liées, se les tordants, se les triturant comme angoissant encore que la mort ne prenne son homme, comme attendant encore le verdict de l'homme en blouse blanche.
- Madame, sauf votre respect, un petit garçon de neuf ans a besoin d'un cœur, expressément. Celui de votre mari conviendrait parfaitement... madame ?
Mais Greiten avait perdu les sens de la réflexion et de la parole, alors, Elvire déglutit et lâcha dans un râle - « sauvez le garçon ». Le médecin esquissa un bref sourire compatissant.
- Il me faut confirmation d'un adulte... madame, s'il vous plait...
- Allez-y je vous dis, mon père l'aurait voulu comme ça. Elle est en état de choc, vous voyez pas?
Le médecin hésita, jeta un dernier regard à Greiten qui à présent, regardait fixement le vide, sans volonté. Il n'en attendit pas plus et fila, à ce moment précis, un hurlement surgit derrière lui.
- Mon mari, mon mari, vous allez pas tuer mon mari! Il a besoin de de de son cœur pour pour … RESPIRER !
- Maman!, pleurnicha Elvire en la retenant, secouant ses épaules pour la ramener à la réalité, il est mort, papa est mort!
La jeune fille était terrorisée, Greiten griffait, gigotait, hurlait, elle voulait se ruer sur le médecin qui lui, indécis, ne savait pas quoi faire d'autre sinon que de les regarder.
- Est-ce qu'on peut le voir?
Le médecin secoua de suite la tête. Négatif.
- S'il vous plait...
Devant la souffrance des deux femmes et le temps qui pressait, il finit par soupirer.
- Faites vite.

Greiten n'accepta jamais la mort d'Herbert Aigwald et sombra dans une inextricable dépression. Autrefois actrice de renommée, mariée à un célèbre réalisateur, l'argent semblait tomber du ciel et la famille Aigwald avait beau dépenser, jamais le compte en banque n'en souffrait. Même alors que la montée des eaux avait anéanti plusieurs entreprises, celle du cinéma avait connu un essor formidable. Les gens avaient eu un besoin vital de rêver et de s'évader que leur conféra largement le cinéma. La guerre fut cependant un désastre pour eux, les évènements étaient trop graves pour que le cinéma intéresse quiconque, le septième art apparaissait comme futile et l'on y pensait plus. Elvire avait treize ans à cette époque et s'en souvenait parfaitement bien. Elle se souvenait des lumières et de la terre qui tremblait affreusement, qui saccageait toute à la maison et qui faisait pleurer Greiten, elle se souvenait de toutes ces nuits passées au sous-sol -recouvert généreusement de goudron et de béton armé, protection anti-atomique vendue aux plus offrants- attendant la fin des tremblements. Fort heureusement, la période de crise économique qui suivit à la guerre fut largement moins ressenti pour la famille Aigwald qui avait tant économisé entre la montée des eaux et la guerre.

Aujourd'hui, Greiten était incapable de travailler et Elvire, du haut de ses dix-sept ans, avait prit son courage à deux mains, s'était occupée de sa mère et profitait des derniers deniers de son père qui s'épuisaient ô combien rapidement, pour pouvoir continuer ses études, avoir un bon métier et assurer leur vie future. Des études de droit. Tout l'avait prédestinée à suivre le chemin de sa mère : un parcours littéraire, huit heures de court d'expression dramatique dans la semaine, des apparitions dans des courts métrages et encore dans des publicités, mais depuis la mort de son père, assassiné par un ex taulard relâché de prison faute d'assez de preuves pour l'inculper, elle avait reçu la hargne de la justice, résolue à faire emprisonner tous ceux qui avaient perdu le sens de l'humanité au point d'assassiner l'un des siens.

Et dieu sait combien d'hommes et de femmes avaient perdu leur humanité. Surtout eux... les moires. Cette nouvelle race apparue à cause des radiations. Elvire déplorait la guerre et ses effets. Pour elle, tout ça n'était que le résultat de ce qu'on appelait depuis longtemps à présent « la connerie humaine ». Et les moires ne déviaient pas de cette lois stupide qui régissait l'humanité. Car ils étaient humains, évolués physiquement, peut-être, mais en rien différents. Elvire s'efforçait à croire que tous n'étaient pas insensibles et injustes, mais le tour que prenait les choses et la vie qu'on destinait aux humains n'était que pure aberration. Là-bas, à Francfort, on disait même que les humains étaient parqués dans des ghettos. Non mais rendez-vous compte! Des ghettos! Et l'on devait ça à notre adorable et aimé de tous Ludovic Von Berg. C'était le retour d'Hitler, ni plus ni moins. Elle se jura de s'en occuper une fois son diplôme obtenu. Mais partout, les moires les maltraitaient. L'esclavage s'installa dans toute l'Allemagne, et même Nuremberg, dont le Dokumentazionzentrum avait reprit du service, n'était plus aussi sûr. Les fois où un moire avait voulu la prendre pour esclave ne se comptaient plus et elle se félicitait souvent d'avoir trouvé Le moire le plus adorable de tous, psychologue, beau garçon et intelligent, et de s'en être fait son amant. Amalric avait parfaitement compris la prise de pouvoir des moires et la trouvait parfaitement déplacée, mais concordant avec la nature humaine de vouloir toujours plus de pouvoir. Quand on peut, on veut. C'était cela le sens réel de l'expression. Les moires pouvaient profiter de leur avantage physique et avaient immédiatement saisi l'opportunité de le faire. Amalric était fou d'Elvire, supportait ses absences, sa mère à moitié timbrée et ses nuits entières passées à réviser, et enfin, il supportait sa volonté : celle d'un jour le quitter pour partir à Francfort. Elle passa son master en 2045, et était plus décidée que jamais à rejoindre la ville déchue.

-Tu es inconsciente, tu ne sais pas ce qui t'attend!
- Si.
- Tu ignores qui ils sont Elvire, de quoi il sont capables!
- Si, je le sais, j'en côtoie un tous les jours. Et ils sont très endurants..., fit-elle, un sourire coquin aux lèvres. Mais Amalric n'avait pas envie de rire, il était terrorisé à l'idée qu'elle parte dans ce royaume de fous.
- Ricky... ils ont besoin de moi. Des milliers d'hommes et de femmes attendent que quelqu'un vienne les aider.
- Mais qu'est ce tu crois? Tu es comme eux, et c'est avec eux que tu vas te retrouver ni plus ni moins.
- Qu'ils essaient.
Il soupira.
- Fais pas ça, quelqu'un d'autre s'en chargera,ça peut pas rester comme ça de toute façon. Mais tu ne sais vraiment pas... ils leur font du mal, vraiment. Tu ne sais pas combien de personne je reçois chaque jour, des victimes de leur jeux favoris : la torture Elvire. La torture.
- Je sais tout ça, je suis avocate mon chou et y en a plus d'un qui essaient de porter plainte chez nous. Les sévices et les délits encourus par les moires auraient été passibles de prison à vie il n'y a pas si longtemps, et c'est ce qui est intolérable! Quelqu'un d'autre s'en chargera tu dis? Mais si tout le monde se dit ça qui le fera?
- Putain mais... ARRÊTE de te prendre pour wonderwoman! Si ton père est mort c'est pas ta faute, merde, ça le sauvera pas tout ça, laissa-t-il échapper.
Elvire baissa les yeux, puis, rencontrant le regard courroucé de l'homme qu'elle aimait, lui sourit tristement.
- Dis pas ça Ricky. J'y arriverai mais pas toute seule, je suis pas folle. J'irai chercher de l'aide...

Sous les suppliques d'Amalric, elle reporta son projet pour plus tard, s'entrainant d'abord à résoudre des affaires à Nuremberg, qui même ici, ne remportaient que très rarement des victoires, surtout depuis que le juge de la coure martiale avait été remplacé par un moire. Deux ans plus tard, Amalric, fatigué de ses absences continuelles, lui demanda de choisir entre lui et sa carrière...
Il quitta la maison la nuit même.

Le 19 décembre 2049, Elvire quitta Nuremberg pour se retrouver à Francfort. Elle demeura moins d'une semaine dans un hôtel avant de se faire cueillir par la milice pro-moire. Elle avait beau crier haut et fort qu'elle était avocate et qu'elle représentait le droit commun des hommes, il la jetèrent au ghetto, c'étaient des envoyés de ce putain de ministre de la sécurité. Vive la sécurité...
Hésitante, elle finit tout de même par appeler Amalric, qui apprenant la nouvelle, partit sur le champs la retrouver au ghetto...


Votre avatar : Juliette Binoche --> Elvire Aigwald

Comment avez vous connu ce forum : On m'en a soufflé mot...

Avez vous signé le règlement : Bien sûr

Merci pour l'indic m'sieur Le Juge, je "ferai" attention...

P.S : Merci !

Enfin de la chaire fraiche !!!

Une humaine qui prend la parole, drôle de paradoxe, tu apprendras bien assez vite à tenir ta langue, car elle risque d'en être victime...


Bienvenue tout de même ...

Bienvenue madmoiselle Aigwald,

eh bien, vous voilà en bien mauvaise situation... qui sait si ce héros Almaric arrivera à temps.

Bon courage!

C'est ça de la chair fraiche qui parle et qui parle, vous n'en reviendrez pas tellement que je parle. Et touchez pas à ma langue vous!

*file*

Edit :
Il m'en faudra je pense, merci sieur Stracker, merci!
(c'est précisément fait exprès.. il a jamais été ponctuel celui-là )