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 :: Melvil Stracker ::

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Melvil Stracker
Moire
Melvil Stracker


Messages : 214
Date d'inscription : 01/06/2009
Age : 37

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MessageSujet: :: Melvil Stracker ::   :: Melvil Stracker :: Icon_minitimeMer 3 Juin - 16:44

Melvil a laissé dans son journal plusieurs de ses effets personnels. Parmi eux, son passeport, permis de conduire, carte d'officier militaire...




Nom : Stracker
Prénom : Melvil
Âge : 36 (2050)
Race : Moire
Signes reconnaissables : Brun, yeux bruns à marron clair, 1.85m, 82 kg. Physionomie : massif. Musculature : développée. Allure : disciplinée.

Sur cette photo, on le voit serrer la main de Ludovic Von Berg en costume trois pièces, la plupart des photos, d'ailleurs, le montrent élégamment vêtu. Mais là, des photos prises par des journalistes un peu curieux nous le laissent découvrir en jean et en chemise, et on l'imagine décontracté dans sa vie privée.


Avant de commencer son histoire, Melvil Stracker préambule en nous dépeignant, le plus objectivement possible, sa personnalité.


J'ai toujours aimé la justesse, la droiture, l'équilibre. Je suis, ou je m'efforce du moins, à réagir le plus également possible avec tout le monde. Ça n'est pas pour autant de la naïveté. Je donne la confiance qu'il me semble bon d'accorder, elle n'est jamais entière ni aveugle, même pour mes amis les plus chers. Mon éternel ami, pour exemple, ignore la véritable personne que je suis, même s'il se moque parfois de mes soudaines réactions pacifistes, il ne sait pas... quelle deuxième vie je mène. Personne ne le sait. Sauf elle. Je suis le 1er ministre de Francfort, vassal direct de Ludovic Von Berg et je suis le chef de la Résistance. Comment? Les réponses viendront d'elles mêmes plus loin. Charlie pense que c'est une erreur d'écrire tout ça, que ça peut tomber dans les mains de n'importe qui et me nuire. Possible. Mais si jamais je mourrai, je voudrais qu'on sache la vérité. En moi, il y a cet homme qui lutte secrètement pour la liberté, et l'autre, qui est une couverture, un faux semblant de violence et d'injustices, qui je ne le cache pas : fait tout de même partie de ma réelle personnalité. Je n'arriverai pas à jouer aussi bien la comédie sans cela, je pense. Ou mon rôle m'est-il tellement monté à la tête que je ne fais plus la différence, aujourd'hui, entre ce qui a été vrai un jour ou inventé de toutes pièces. Possible. Je me perds, parfois, entre mes deux rôles, manquant de faillir irrémédiablement vers la schizophrénie. L'homme est tellement fragile. Moire ou humain. Tout le monde peut sombrer dans la folie. Les moires ne sont pas plus « forts », je me le répète sans cesse. Physiquement peut-être. Mais ça n'est rien, la seule force qui compte est celle du mental. De la résistance à la folie. Et là, nous sommes égaux. Je parle beaucoup de la folie, je le vois. Sans doute parce que le phénomène de discordance entre ma pensée et mes actes est si extrêmement lointains qu'elle me frôle chaque jour, et fait de moi quelqu'un d'imprévisible et de lunatique.


Et enfin... sa biographie, complète, comme jamais personne n'avait pu le savoir...


Je suis né en 2014, le 01 mai, et à 13h13, je poussai mon premier cri. Pour pousser le hasard plus loin, je vous demanderai d'additionner tous les chiffres 01/05/2014. En véritable impie, je ne suis pas superstitieux. Et ça ne m'a apporté ni chance ni malchance. Je dirai : comme tout le monde. Les évènements d'une vie ne sont dûs qu'à notre évolution spirituelle. Rien n'arrive véritablement par hasard, c'est nous et nous seuls qui sommes les écrivains de nos vies. L'évolution spirituelle, ce qui façonne nos personnalités tout le long de notre vie, ce sont l'éducation parentale, toute forme d'autorité et de sagesse (un professeur, un ami...), les études, le travail. Tout ce qui a attrait à l'apprentissage en somme. Et pourtant, il arrive qu'un enfant diverge volontairement des opinions parentaux. Mes parents étaient de hauts dignitaires vivants sur l'héritage de feu mon grand père. Celui-ci même, dont les parents foncièrement nazis avaient inculqué à leur enfant la haine incompréhensible des ariens pour les juifs, les homosexuels et bohémiens, léguant à son fils, mon père, le goût du pouvoir et de la domination, du luxe, et la haine des plus faibles. Et je ris, parce que nos ancêtres étaient juifs. La religion s'est perdue à force de mariages controversés avec des non-juives et des non-juifs. Une preuve que ma famille n'a pas toujours été stupidement contrôlée et manipulée par les mœurs socio-politiques des époques. Voilà pour le contexte familial avant ma naissance. Je passerai en ellipse les éléments de mon enfance et de ma petite adolescence. Je peux simplement vous dire que j'étais quelqu'un d'assez introverti, solitaire. J'étais très curieux de toutes choses et posai beaucoup de question mais mes parents y répondaient rarement. Ce qu'ils avaient à m'apprendre ne m'intéressait déjà pas à cette époque.

Par esprit de contradiction sans doute, je me suis enrôlé dans l'armée Allemande à mes seize ans. Je voulais être, naïvement, aviateur. Mes études secondaient donc sur le camp militaire. Ayant quitté la scolarité à ma troisième, je ne fus qu'assistant technique. Mes parents ne comprenaient pas pourquoi je persistais à vouloir travailler, moi qui avais déjà sur mon compte de quoi nourrir et loger dans l'opulence la plus injuste une douzaine de familles de cinq personnes pour toute leur vie et leur première descendance. J'étais un hyper-actif, et un rêveur stupide et incohérent. Je ne tenais pas en place. Je séchais les cours pour aller dans les salles de sport, je m'admirais, tel Narcisse, dans le miroir et jouais des pectoraux devant les filles à la piscine. Bref, en quelques mots : un jeune adulte gonflé de testostérone et d'égocentrie, au nombre de neurones gravement amoindri, qui pourtant ne trouvait satisfaction de rien ni de personne. J'étais un marginal qui rêvait d'intégrer un groupe. Mais je ne les comprenais pas, ni eux, ni leur mode de pensée ni leurs agissements, ni même leur musique tonitruante (je n'écoutais que du classique et mes maitres se comptaient entre Bach et Tchaïchovsky). Je ne faisais que calquer bêtement pour me sentir moins seul, et tout ça, jusqu'à ce que je rencontre Luke Varden. Une nouvelle recrue au camp. Dix sept ans, petit, brun, courbé, des jambes trop maigres comparées à son torse et à ses bras. « Pourquoi tu veux être militaire petit merdeux ? », beugla mon supérieur à son arrivée.
« Pour protéger les faibles et représenter la justice de mon pays monsieur! »
« Putain, bordel, tu te fous de ma gueule? Tout le monde vient pour le fric et la retraite ici! »
« Pas moi monsieur! »
A partir de ce jour; tout le monde au régiment l'avait élu en bouc émissaire. On lui piquait son dessert, on le bousculait, on le faisait tomber ... et inutile de vous dire que je faisais partie de ces personnes, imitant mes modèles pour rester intégré dans leur groupe. L'inévitable arriva : personne ne supporte d'être opprimé longtemps. La réaction est soit la fuite, soit la violence. Pour Luke, ce fut la violence. Un troupeau s'est formé dans la cantine et tout le monde s'est précipité autour de deux personnes. Rudy, le caïd, et Luke. Rudy fut envoyé en deux temps trois mouvements à l'hosto, quant à Luke, le reste du régiment s'est ligué contre lui. Moi, je le regardai : il se relevait à chaque fois, fixait paisiblement les autres, recevait les coups, tentait de les renvoyer, réussissait, ratait et se prenait une beigne, tombait, encore et encore, jusqu'à ce qu'il ne fut plus possible pour lui de réaliser ne serait-ce qu'un seul geste. Étalé, offert, les autres ne se privèrent pas de lui assener encore des coups de pied dans les côtes et les articulations.
« C'est bon, fis-je en en retenant un, vous l'avez eu. Ça suffit ».

Ce simple incident aura eu le mérite de tout changer. J'ai arrêté de suivre les autres pour affirmer l'être que j'étais réellement. Je sais maintenant que j'ai admiré ce mec, son courage et sa persévérance. Je pense simplement que je n'avais pas eu de modèle avant lui pour me rendre compte de ce que je voulais devenir, j'avais depuis longtemps rayé mon propre père des mes aspirations et inspirations de devenir. Ce qui me plaisait, c'était son infinie supériorité, même faible et défiguré, couvert de sang et agenouillé devant eux. Digne, humble. Lorsqu'il est revenu de l'hôpital, quelques semaines après, je me suis assis à sa table à la cantine, et comme s'il savait pourquoi je venais, il m'a accepté tout de suite. Je m'en suis fait un très bon ami, même si nous avons tous deux beaucoup changé par la suite.

J'avais 18 ans lorsque 2032 marquait la montée des eaux et la disparition de nombreuses villes côtières, de petites îles, et ce qui déclencha la troisième Guerre Mondiale : de la mégalopole Américaine induisant son effondrement économique. D'ici, tout le monde connait l'histoire. Le 13 juin 2035, la première bombe nucléaire fut lancée sur Dallas. A partir de ce jour, les pays d'Europe et les États d'Amérique du Nord ripostaient et attaquaient dans la plus désastreuse des batailles de notre histoire. La science au service de la guerre faisait un nombre de victimes dépassant l'entendement. Les victimes de guerre jonchaient les rues, voir un homme tituber sans jambes, ni bras n'était pas monnaie rare. La souffrance au sein des hommes était telle, qu'ils s'oublièrent tous pendant un mois. C'était la loi du plus fort, l'instinct de survie, personne vivant à cette époque n'a pu être épargné par la guerre. Tout le monde a été touché, physiquement ou mentalement. Ne serait-ce qu'en recevant un appel « vous êtes bien Melvil Stracker ? .. Vos parents sont décédés hier au soir ».
Le 25 juin, une bombe lancée tout droit de Floride frappa Berlin et décima la moitié de sa population. Mon camp militaire fut choisi pour aller porter secours aux survivants. L'on manquait de monde, et j'avais beau n'être qu'assistant technique à cette époque, les grades montaient vite faute d'assez de main d'œuvre. Et je devins pilote de chasse. Nous aviateurs, nous étions occasionnellement de service pour déposer les soldats et nous mêler nous mêmes dans les missions de sauvetage.

A Berlin, je crus devenir fou tant la fumée, le souffre piquaient les yeux, mais surtout, ces corps chancelants à moitié arrachés de leur peau qui hurlaient dans les rues et apparaissaient tels des fantômes d'entre la fumée grise et épaisse. Et je sus, en déposant seulement un pied sur l'asphalte éclatée, que plus jamais je ne voudrais faire la guerre. Le caractère atroce et sanglant de chaque scène les entouraient d'une aura irréelle. Lorsqu'on fait la guerre, on ne la fait pas deux fois. Non, ça, plus jamais. C'est ce jour là, aussi, que je sus ce que souffrir voulait dire. Voir, c'est beaucoup, mais ce n'est pas encore vivre : à quelques kilomètres de la ville, une bombe éclata et fit voler en éclats un millier de vies de plus alors que nous tentions de sortir les plus susceptibles de s'en sortir de là. Berlin fut une seconde fois touchée, et nous militaires, avec. Le champs de force m'éjecta et me fit lâcher la jeune femme que je portais, mes bronches cherchaient l'air, l'atmosphère était irrespirable. Je mis mon masque à gaz. Rampant, me redressant et m'écroulant faute de n'apercevoir distinctement les reliefs du sol, je m'évertuais à avancer vers un abri. Je vis, non loin de moi, une silhouette qui semblait peiner comme moi. Nous fûmes deux à avancer dans les décombres, blessés, secoués, traumatisés, à chercher le reste de notre équipe. Un mort, deux, trois, ça n'en finissait plus. Et je peux dire sans honte que ce jour là, les larmes ont coulé maintes fois, inépuisables, harassantes. Deux jours pus tard seulement, on nous escorta dans un hôpital de Francfort. Le seul survivant qui était avec moi s'appelait Ludovic Von Berg. En me réveillant, il était dans le lit d'à côté. Ce spectacle des horreurs venait de former entre nous une union insécable. Car lorsqu'on voit des choses aussi terribles, on sait qu'on ne pourra être totalement comprit que de celui qui nous accompagnait alors.

Tous deux, nous subirent dans cet hôpital une transformation génétique unique : celle de l'homme confronté aux radiations chimiques, à son erreur. Nous devenions différents. Inutile de passer sur la douleur que les transformations génétiques occasionnèrent dans tout notre système nerveux et musculaire, mais elle était parfois insoutenable. J'avais pris l'habitude de me confier à Ludovic après ce qu'il s'était passé, et je me doutais, en le voyant, qu'il subissait les mêmes changements que moi. Ce que Ludovic a compris très rapidement, c'est que nous n'étions pas les seuls. La guerre cessa, et le nuage atomique au dessus de nos têtes nous promettait un avenir difficile, limité. Nous fûmes tous deux récompensés pour ce sauvetage par de précieux rôles au sein de la milite Allemande. Un « sauvetage » qui resta gravé dans les mémoires, alors que nous n'avions réussi qu'à sauver notre peau. C'est à ce même moment que les gens qui avaient changé furent appelés les « moires » et dérangèrent une bonne partie de la population restée humaine. En moi je ressentis ce changement comme une profonde injustice, j'étais un homme, rien de ce qui faisait ma personnalité n'avait changé, seulement mon corps, et à cause de la connerie humaine. Ces... changements étaient pour moi comme un gros handicap, un virus. Ni plus ni moins. Ce que j'avais dans le sang venait des mêmes objets, conçus par l'homme, qui avait fait de notre terre le résidu de ce qu'elle était, et du ciel un immense amas de poussière. Ça n'était pas naturel, je n'étais pas naturel. Plus que jamais je voulais ressembler à un homme. J'avais voulu sauver ces gens et j'étais devenu moire. Ce n'était pas ma faute! Je devenais ivre de rage, fou d'incompréhension. Et ceux qu'on disait les "vrais hommes" se méfiaient de nous, un peur qui allait jusqu'au racisme pur et dur.


Dernière édition par Melvil Stracker le Mar 23 Juin - 20:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: :: Melvil Stracker ::   :: Melvil Stracker :: Icon_minitimeMer 3 Juin - 16:44

- Mais où va-t-on? Merde! Ils iraient presque jusqu'à nous inculper de tout ça!, hurlai-je un jour en déversant ma peine sur Ludovic.
- Je sais... il est temps de mettre un terme à ça, Melvil.

Il m'expliqua ce qu'il voulait faire. Et j'ai simplement acquiescé. Froidement. A cette époque je voulais montrer aux hommes qui avaient perdu de leur humanité pendant la guerre que les moires étaient plus que capables de se montrer dignes et justes. Les choses se sont engrenées tellement facilement. Il avait préparé des discours et j'étais son second. Comme le Messie de Jésus je m'en allais convaincre ceux qui avaient changé de nous rejoindre, leur promettant un avenir tranquille, selon des lois équitables entre êtres humains, car nous étions des êtres humains, quoi qu'il en disaient. Mais Ludovic ne voulait pas d'égalité... Il monta au pouvoir, je devins premier ministre et les lois civiques furent modifiées de fonds en combles.

- Ludo... c'est peut-être pas la bonne solution.

Mais il ne voulait rien entendre et se moquait de ma naïveté. « Ils te boufferont si tu ne les écrases pas avant ». Quelques fois il n'avait pas tort. Les êtres humains étaient déjà comme ça entre eux, même avant les transformations génétiques. Il suffisait d'une différence raciale ou de religion pour justifier les conflits et nourrir la peur de l'autre. Mais j'étais persuadé que les choses pouvaient aller autrement qu'en les asservissant. Et pourtant des esclaves, j'en ai eu je ne le cache pas, et j'en aurais encore. Il y a quelque chose de plaisant là dedans, de très pervers sans doute, mais plaisant. L'homme a toujours aimé dominer l'homme. Était-ce un réel retour en arrière ? Les grecs anciens, avant Jésus Christ, avaient formé une dynastie des plus talentueuses autant dans les arts que les mathématiques, la philosophie et la politique. Et dans cette belle dynastie, l'esclavage était au goût du jour. Et je me perds, encore, entre mes deux aspirations.
Pour que vous compreniez il me faut continuer...

Le 13 octobre 2046, l'on nous informa, au siège, de la formation d'un groupe de résistants. Je m'y rendis accompagné de cinq soldats armés. Nous fûmes platement battus et l'on m'attacha à une chaise, lynché, affamé, assoiffé. Lorsqu'on souleva le sac en tissu que j'avais sur la tête pour ne retenir aucune information visuelle si je parvenais à m'échapper, je me trouvais face à … Luke Varden. J'en eu le souffle coupé, lui me regardait sévèrement.

- Pourquoi cette voie là Melvil? Tu avais le jugement droit, je ne me suis jamais mieux entendu qu'avec toi, et tu es devenu... moire.
- Ça n'était pas de mon ressort, je l'ai pas choisi figure-toi.
- Je sais ça. Mais vous pensez différemment, toujours par la violence.
- Et toi qu'est-ce que tu fais? Tu m'affames, m'assoiffes, me bats et viens me parler alors que je suis plus que jamais susceptible de t'en vouloir. Je risque de m'emporter et de t'offenser et tout ça : c'est humain Luke. La haine a toujours été dirigée contre l'homme. Et tu fais pareil. Tu crois aussi détenir la réponse? Mais tu n'imagines même pas avoir des liens d'amitié avec quelqu'un comme moi. T'as rien d'un pacifiste en me traitant comme ça alors épargne moi tes préjugés sur la violence des moires.

Il resta de marbre, m'encapuchonna de nouveau et ne revint que le lendemain.

- Et la réponse, tu crois l'avoir, toi?
- Non.
- Si je te dis que j'ai l'intention de m'infiltrer dans le palais avec une centaine de mes hommes et de mettre tout à sac, tu me réponds quoi ?
- Que t'es qu'un con, que vous serez tous mort avant même d'avoir atteint le hall d'entrée. Fais pas ça Luke, c'est surprotégé. Y a des armes et des hommes disposés à tous les recoins même les égouts sont surveillés par télésurveillance. C'est du suicide.
- Pourquoi tu me dis ça?
- Pour pas que vous creviez comme des cons, c'est évident non?
- Non Melvil, t'es censé être dans le camps adverse... T'es en colère?
- Légèrement.
- Ce que je vois... c'est que t'as pas changé. Et que... c'est peut-être moi qui suis en tort, mais c'est certainement pas Ludovic Von Berg qui peut avoir raison.
- T'es sûr? Où est la vérité, finalement... Quand on voit les choses autrement, ça se passe mieux maintenant que...
- Tu te contredis mon pauvre. T'as pas envie de quitter ta place, hein?
- ... non. Clairement. C'est non. Tu peux me tuer maintenant je n'ai pas d'autres place que celle que j'occupe aujourd'hui...
- Et tu peux faire quelque chose pour nous sans rien faire contre ton ami moire ?
Je restai coi.
- Je veux que tu sois notre doublon. Nous prévenir quand on risque de se faire tuer.
- Mais pas quand ce sera possible de tuer des moires, mmh? Tu crois vraiment que je vais...
- Non, rien de tout ça. On veut juste évacuer le maximum de gens possible du ghetto.
- Y a des entrées tous les jours, c'est aussi grand qu'une ville ce truc t'es au courant?
- Oui, ça ce fera lentement, mais sûrement. Même si on doit y mettre cent ans.

Et j'ai accepté. Ça a duré deux ans comme ça, jusqu'à ce que je ne sois mêlé dans une affaire désastreuse. J'étais avec Ludovic et une trentaine de nos soldats, nous avions déniché un groupe de résistants qui s'apprêtaient à faire sauter une usine d'armes lourdes, ou s'en emparer? Luke avait oublié de mentionner cette opération (volontairement?), et comme toute opération réalisée sans mon accord, elle devait forcément échouer. Quelle horrible surprise lorsque je reconnus Luke. Les deux équipes étaient faces à face, se fixant dans le silence à la manière de vieux western. Le premier, mort de trouille sans doute, tira du groupe de résistants, et un moire fut mortellement blessé et tomba à terre. Dès lors, palabrer n'était plus au goût du jour et l'on donna ordre de faire feu. Ils étaient en nombre inférieur, condamnés. Un, deux, les balles tirées dans leurs flancs et dans leurs jambes me donnaient des hauts le cœur nauséeux, et puis, ce fut le face à face : Luke et moi. Ludovic sans doute pas loin. Il fallait faire vite.
- Tue-moi Melvil, ce sera la preuve pour les moires qu'ils peuvent compter sur toi, je sais que tu feras ce qui est juste pour nous. Contacte Charlie, elle te suivra, comme je l'ai fait. Tue-moi. C'est la seule solution. Je ne t'aurais pas épargné si je ne t'avais pas connu Melvil. L'issue c'est toi ou moi, et sans toi nous ne sommes plus rien. Tire.

En réfléchissant, en imaginant toutes les combines possibles, j'étais obligé d'admettre qu'il avait raison.

- Je suis désolé Luke.
- Je sais. La liberté compte plus que moi. Un pion ça se remplace. Ne culpabilise pas : c'est ce que je veux.

Et je fis feu. Depuis, je mène une double vie. Incertain, toujours, quant aux décisions que je dois prendre. Une seule règle m'est dictée : « faire le moins de victimes possible ». Et je profite des deux camps, l'un dont je suis « le chef » bien qu'aucun des résistants ne le savent sinon Charlie Varden, avec qui j'entretiens des relations mêlées d'amour, de respect et de haine. Je sais que son affection va au delà même de l'amitié, mais aimer l'assassin de Luke, même s'il l'avait lui même voulu, était pour elle la chose la plus difficile à supporter qu'elle ait jamais eu à faire. C'est elle, qui pour les résistants, dirige les opérations d'extraction d'humains du Ghetto, alors que les indications à suivre viennent toutes de moi. Mais je ne sais, au fond, ce que prépare Charlie avec toutes ces denrées d'hommes et de femmes qu'elle récupère au sein de la résistance qui gonfle de jour en jour. Rien dit-elle, mais est-ce vrai pour autant? Là... je lis en elle... l'espoir qu'un jour les résistants se soulèveront et renverseront l'actuelle politique. Je le sais. Elle patiente et attend le bon moment. Mais nous sommes plus nombreux, plus forts, mieux préparés. Je ne saurai me résoudre à former les résistants à l'attaque. Cela sous entendrait l'avènement d'une quatrième guerre. Jamais.


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Dernière édition par Melvil Stracker le Mar 24 Nov - 1:59, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: :: Melvil Stracker ::   :: Melvil Stracker :: Icon_minitimeMer 3 Juin - 23:24

Une fiche délicieusement écrite ... Bien entendu elle est validée.

Jeune enfant la route sera longue et semée d'embuches ... Méfiez vous !
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